Les échantillons prélevés dans les élevages québécois soupçonnés d’être infectés par l’influenza aviaire hautement pathogène ne seront finalement pas envoyés à Winnipeg vendredi, le ministère de l’Agriculture, des Pêches et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) ayant finalement décidé de garder son laboratoire ouvert pour l’instant.

« On m’informe que le laboratoire sera minimalement ouvert demain [samedi] et que nous pourrons recevoir analyser les échantillons prélevés aujourd’hui », a indiqué le porte-parole du MAPAQ, Yohan Dallaire Boily, par courriel vendredi matin.

« Pour les jours suivants, le MAPAQ regarde présentement avec les équipes la disponibilité de tous. »

Le ministère avait d’abord prévu fermer son laboratoire pour les quatre jours du long congé de Pâques, et le rouvrir seulement mardi prochain, alors que des cas de grippe aviaire hautement pathogène viennent d’être détectés dans des élevages, une première au Québec.

Les échantillons québécois auraient alors été envoyés pour analyse au laboratoire de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) à Winnipeg, au Manitoba, une décision qui avait « abasourdi » le DJean-Pierre Vaillancourt, professeur à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal. Expédier les prélèvements des fermes du Québec au Manitoba risque d’allonger l’attente de résultats d’une journée, et de retarder certaines interventions d’autant, alors que « contrôler ce virus, c’est une question de temps de réaction », nous avait expliqué le DVaillancourt jeudi soir.

Une troisième éclosion de H5N1 a été détectée dans un élevage de l’Estrie jeudi, après les deux premières de la veille. Deux élevages commerciaux ont été touchés. Canards du Lac Brome a confirmé que son site de Saint-Claude avait été infecté mercredi, mais n’a pas donné de détails sur son site de Knowlton, mis en quarantaine « par précaution ». L’Équipe québécoise de contrôle des maladies avicoles (EQCMA) a tracé une « zone de biosécurité rehaussée en situation d’urgence » autour de Knowlton, recommandant à toute la filière avicole d’éviter d’y circuler.

Le troisième foyer d’infection a été détecté dans un petit élevage non commercial, mais un tel cas « dans un petit élevage dont les produits sont entièrement consommés par le propriétaire et sa famille sur le lieu d’élevage, et [où] il n’y a pas de contact avec des élevages commerciaux, ne nécessite aucune zone de contrôle », a indiqué l’EQCMA dans un communiqué.