La majorité des lecteurs qui ont répondu à l’appel à tous de La Presse, mardi, sur la possibilité d’accepter les chiens dans les transports en commun se sont prononcés contre ce changement, qui est étudié par la Société de transport de Montréal (STM). Près des trois quarts des quelque 300 répondants ne veulent pas d’animaux dans les autobus et dans le métro, comme le propose le parti Ensemble Montréal. Voici un échantillon des réponses.

Lisez « Montréal envisage d’accepter les chiens dans les transports en commun »

Allergie

Je suis TRÈS allergique à une protéine contenue dans la salive des chiens. Un contact avec eux dans un environnement fermé me mène tout droit à l’urgence, aux prises avec un bronchospasme majeur. Alors, si des chiens montent à bord, moi, je descends. Plus largement, comment contrôler les tempéraments belliqueux de certains animaux que leurs maîtres eux-mêmes ne contrôlent pas, ainsi que leurs envies de déféquer ? On se dispute à cause des masques dans les transports publics, et on veut ajouter des chiens à l’équation ? Bravo pour la paix sociale.

Manon

Selon la race

Tout dépend du maître et des races de chien. À bannir : pitbulls et cousins de ceux-ci. En laisse, avec muselière, plusieurs chiens sont sans souci. J’adore les chiens. Mais il faudra prévoir une brigade de propreté.

Marie-Josée

Oui, avec certaines balises

Je suis une amoureuse incontournable des chiens et de tous les autres animaux. Je trouve que la possibilité d’amener notre chien dans les transports en commun est une excellente idée, avec certaines balises. Je voudrais que les chiens portent une muselière autant pour la sécurité des autres passagers que pour le propriétaire. Un chien, même le plus gentil, peut mordre. Il peut être surpris par quelqu’un qui veut le flatter, il est possiblement nerveux dans l’autobus avec beaucoup de monde autour de lui. Cela aurait comme effet de rassurer les gens qui ont peur des chiens. De cette façon, je pense que cela serait possible et très apprécié. Au lieu de laisser son chien seul à la maison, on peut l’amener avec nous !

Johanne

Que faire si...

Que faire si Fido ne peut tolérer l’autre Fido ? Que faire si monsieur entre avec son doberman non dressé qui va sans invitation vers des usagers craintifs ? Que faire si tu es pris pour un poteau et que ton pantalon sert d’absorbant ? Chaque année, des humains se font attaquer par ces quadrupèdes, que les propriétaires sont incapables de contrôler, sans compter les jappements excessifs. Belle ambiance, n’est-ce pas ?

Richard

Payer leur place

S’ils vont jusque-là, j’espère que les propriétaires de chiens devront payer leur place, étant donné qu’ils utiliseront la place d’un client. Selon moi, le comportement des propriétaires, et de leurs chiens, est trop disparate pour autoriser la présence de chiens au sein de la foule. Même avec un wagon réservé, ils auraient à se déplacer parmi les usagers pour s’y rendre. C’est non. Ça serait suffisant pour que j’utilise mon auto pour me déplacer au bureau.

France

Modernisation

Absolument d’accord ! On voit ça partout en Europe et tout se passe bien. Il serait temps qu’on fasse preuve de maturité et qu’on se modernise. Cessons de gérer pour les exceptions, et les « oui, mais il y a des gens qui ont peur, il y a des allergies, il y a des pas fins », etc. Sortons du paternalisme qui mène le Québec à l’irresponsabilité.

Linda

Problèmes logistiques

Les chiens dans les transports en commun posent certains problèmes, surtout aux heures de pointe. Pourquoi un chien viendrait-il prendre l’espace que pourrait occuper un client qui, pour gagner sa vie, doit voyager en métro ou en autobus ? Si on limite la présence des chiens à certaines heures et dans certains wagons, comment s’assurer que les propriétaires de chien utilisent bien les wagons prévus ? Les problèmes logistiques inhérents à la présence des chiens sont donc nombreux et peuvent mettre en danger la sécurité et le confort des usagers (jappement, propreté et allergies, entre autres). Les compagnies d’aviation avaient permis pendant un temps les animaux de compagnie dans les avions. Elles sont revenues sur leur décision et sont retournées à la pratique des animaux de petite taille dans des cages, qui doivent se loger sous un siège. Pourquoi ne pas utiliser leur expérience plutôt que d’essayer de réinventer la roue ?

Gisèle

Un membre de la famille

Le chien fait partie de la famille. La majorité des maîtres prennent soin de leur animal et respectent les directives et réglementations de la Ville, il en sera de même à l’intérieur des transports en commun, permission qui nous évitera de prendre la voiture pour aller chez le vétérinaire ou visiter la famille. Je suis donc parfaitement d’accord pour que les chiens en laisse soient acceptés dans le métro et l’autobus.

Marlène

Laissez votre animal chez vous

Ça n’a aucun sens. Les propriétaires de chien sont pour la plupart sans gêne. Certains prendront les sièges pour y déposer leur chien. Il y a des personnes âgées, allergiques ou malades qui doivent prendre le transport en commun. Qu’en est-il de l’hygiène ? Les excréments de ces animaux finiront par se retrouver partout dans les abribus, dans les stations de métro et dans les poubelles. Vous vous imaginez l’odeur ? Il faut arrêter de prendre les animaux pour des êtres humains. Après les transports en commun, qu’est-ce que ça sera ? Les gens pourront aller à des rendez-vous médicaux avec leur animal de compagnie ? Peut-être bien à leur travail ou à un spectacle ? Ça n’a plus de limite. Laissez votre animal chez vous. Vous l’avez adopté, vous en prenez soin et c’est parfait. Mais arrêtez de l’imposer à ceux qui n’en veulent pas.

Johanne

Aberrant !

Ayant travaillé dans le domaine canin pendant 25 ans, je suis estomaquée de voir que des gens osent même penser que cela puisse se faire ! Aberrant ! Ce que j’ai pu constater, après ces années de travail, c’est que les gens possédant des chiens les considèrent comme des êtres humains. Comment penser intégrer des chiens dans les transports en commun quand les maîtres sont incapables de contrôler leur animal en société ? Les gens se promènent avec des laisses de 10 à 20 pieds de long, nous les envoyant dans les jambes. Ils laissent leur animal faire ses besoins n’importe où. Sans parler de ceux qui n’ont aucune notion d’hygiène (puces, maladies, etc.). Je pense à ma mère de 85 ans qui emprunte les transports en commun régulièrement et qui se prendrait les jambes dans une laisse de chien… J’en fais de l’angoisse !

Sylvie

Wagons désignés

J’appuie des wagons désignés pour les chiens ainsi que des heures déterminées, car je ne vois pas de place pour eux dans les wagons bondés de l’heure de pointe. Ce serait sûrement un essai à faire, mais il faudrait limiter le poids et la grosseur de l’animal, tel qu’on le fait dans certains logements de location.

Françoise