Les chiens devraient-ils pouvoir prendre le métro et l’autobus à Montréal ?

C’est ce que demande l’opposition à l’hôtel de ville, qui souligne que plusieurs villes dans le monde, dont Londres, Paris, Berlin et Toronto, autorisent les chiens en laisse dans les transports en commun.

« À l’ère où nous souhaitons inciter les citoyens à prendre le transport en commun, il est contre-productif de devoir posséder une voiture ou prendre un taxi pour se déplacer avec son chien », a souligné Aref Salem, chef du parti Ensemble Montréal, au cours d’une conférence de presse à laquelle des élus se sont présentés accompagnés de leurs amis à quatre pattes.

Selon lui, plusieurs solutions peuvent être trouvées pour répondre aux préoccupations des usagers qui ont peur des chiens ou qui sont allergiques, comme de restreindre la présence des animaux à certains wagons ou de limiter les heures au cours desquelles ils sont acceptés.

« Déjà à l'étude », dit la mairesse

Du côté de la mairesse Valérie Plante, on répond à son cabinet qu’un projet-pilote est déjà à l’étude et cheminera dans les instances de la Société de transport de Montréal (STM) au cours des prochaines semaines.

« Nous savons que c’est souhaité par plusieurs personnes, mais que d’autres sont aussi préoccupées. Pour nous, ce qui est important, c’est de bien faire connaître à la population les modalités du projet-pilote, et c’est ce qui sera fait », a expliqué l’attachée de presse de la mairesse, Marikym Gaudreault.

« La STM est à produire pour ses instances une recommandation pour la tenue éventuelle d’un projet-pilote. Le comité de service à la clientèle et le conseil d’administration seront saisis de cette question au cours des prochaines semaines et prendront la décision appropriée », affirme la porte-parole de la société de transport, Amélie Régis.

En cage seulement pour l'instant

Actuellement, les animaux sont permis dans les véhicules de la STM s’ils se trouvent « dans une cage ou un récipient fermé dûment conçu à cet effet ». Les chiens-guides sont aussi autorisés.

Depuis décembre dernier, plus de 16 500 personnes ont signé la pétition « Fido veut prendre le métro » de la SPCA de Montréal demandant à l’administration Plante et au président du conseil d’administration de la STM d’autoriser les chiens en laisse dans les transports en commun.

La question avait été évoquée l’automne dernier en campagne électorale, et Projet Montréal, le parti de Mme Plante, s’était engagé à mener un projet-pilote à ce sujet, rappelle Sophie Gaillard, directrice de la Défense des animaux et des affaires juridiques à la SPCA de Montréal.

« Cette interdiction a un impact surtout pour les personnes à plus faible revenu qui n’ont pas les moyens de se déplacer en voiture ou en taxi », note-t-elle.

À Toronto, les chiens peuvent prendre les transports en commun en dehors des heures de pointe. En six mois de projet-pilote, seulement deux dégâts attribuables à des chiens ont été déplorés, rapporte Mme Gaillard.

Le changement n’aurait pas eu d’incidence sur le taux de satisfaction des usagers dans la Ville Reine, ajoute-t-elle.