Des manifestants marchent par centaines, samedi, dans le Vieux-Port de Montréal, afin de ne pas « oublier » la guerre qui fait rage depuis plus d’un mois.

Une marée de drapeaux ukrainiens flotte au vent, parmi la foule qui marche vers la basilique Notre-Dame de Montréal. Porte-voix à la main, des manifestants scandent les traditionnels « Gloire à l’Ukraine » et « Arrêtez Poutine », qui résonnent chaque samedi, à Montréal.

« Nous ne voulons pas que les gens s’habituent à la guerre et considèrent que c’est un évènement d’arrière-plan, murmure Tetiana Karpova. Chaque jour, c’est de la douleur et des larmes pour nous. » Son village natal, au centre de l’Ukraine, près de Poltava, a été bombardé pour la première fois vendredi, raconte-t-elle. « C’était terrible d’avoir un message de ma mère me disant qu’elle avait vraiment peur à cause du bruit et de la panique », souffle la jeune femme de 31 ans, qui habite au Canada depuis quatre ans.

Alana Mota tient une pancarte où l’on peut lire : « Ne jamais pardonner. Ne jamais oublier ». « Je ne me suis jamais sentie aussi passionnée dans ma vie qu’en ce moment pour cette cause », lance la jeune femme de 29 ans. Née à Montréal, Mme Mota rapporte être « très attachée » à ses origines ukrainiennes. « Ma culture et le pays en soi signifient beaucoup pour moi, souligne-t-elle. Voir ce qui se passe là-bas me dévaste. »