Le député libéral Jean Rousselle a été agressé par deux jeunes Lavallois lundi après-midi au bureau de sa circonscription, après qu’il les a interpellés pour leur demander de fumer dehors. Une attaque « gratuite », souligne-t-il.

Lundi après-midi, Jean Rousselle, député de Vimont, une circonscription du nord de Laval, a remarqué une odeur de marijuana qui flottait jusqu’à son bureau. Celui-ci est situé au quatrième étage d’un bâtiment qui abrite aussi une bibliothèque municipale, sur le boulevard des Laurentides, détaille M. Rousselle en entrevue avec La Presse.

Jean Rousselle est descendu aux alentours de 14 h pour demander à un jeune homme, qui se trouvait dans la cage d’escalier, d’aller fumer dehors. Un autre l’a alors attaqué par-derrière, tandis que le premier l’a frappé au visage. « J’ai été chanceux, parce que la personne en arrière de moi, si elle avait eu un couteau, j’aurais été fait à l’os », observe l’ancien policier et porte-parole de l’opposition officielle en matière de sécurité publique. « Les coups sont arrivés vite, ça a duré peut-être deux minutes, mais j’avais hâte que ça arrête, honnêtement », témoigne-t-il.

Jean Rousselle ne croit pas qu’on l’ait attaqué en raison de son statut de député, affirme-t-il à La Presse. S’il blâme le manque de sécurité dans l’immeuble, il en profite aussi pour dénoncer le manque d’investissement du gouvernement du Québec en matière de prévention de la violence chez les jeunes.

« Avec la prévention, on va avoir des résultats à moyen terme ou à long terme, mais il faut commencer quelque part, soutient le député. Ça fait une couple d’années que j’en parle [à Geneviève Guilbault, ministre de la Sécurité publique]. »

Une revendication qu’il a aussi publiée sur les réseaux sociaux, quelques heures après l’attaque. « Depuis plusieurs semaines, j’interpelle @GGuilbaultCAQ concernant la violence au Québec », a-t-il écrit sur Twitter lundi, à 16 h 20.

M. Rousselle a fait une plainte à la police de Laval. Son état de santé est stable. « C’est surtout mon nez qui me fait mal », confie-t-il à La Presse.

« Je me porte bien malgré les coups au visage que j’ai subi. Il faut agir pour protéger la population », écrit-il aussi dans son gazouillis.

La cheffe du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade, a rapidement offert son soutien sur Twitter. « C’est avec beaucoup d’inquiétude que j’ai appris que @RousselleJean a été victime d’une attaque violente, a-t-elle écrit en fin de journée. Heureusement, il s’en sort indemne. »

Mme Anglade a renchéri sur l’augmentation de la violence dans la province : « La montée de la violence au courant des dernières années au Québec est particulièrement inquiétante. »

La députée libérale Christine St-Pierre s’est aussi indignée en ligne. « Quelle histoire ! », a-t-elle lancé sur Twitter.

« Ça fait longtemps que je parle de prévention, conclut M. Rousselle, et malheureusement, aujourd’hui, j’en mange les coups. »