Valérie Plante persiste et signe : CDPQ Infra doit « dire clairement et publiquement » si son administration peut être « autour de la table » des discussions entourant le REM de l’Est. La mairesse martèle qu’elle ne « donnera pas les clés de la ville » à l’entreprise.

« Il faut que CDPQ Infra nous dise clairement et publiquement si oui ou non, elle veut avoir la Ville de Montréal autour de la table. Tout le monde le dit : la Ville, la population, le gouvernement. Je les invite à être très clairs », a-t-elle soulevé en mêlée de presse vendredi après-midi.

Mme Plante tenait ces propos en marge d’une annonce sur le prolongement de la ligne bleue, dont les premiers appels de qualification pour le tunnelier doivent commencer dans les prochaines semaines. « On voit bien que quand la Ville est autour de la table, ça avance, pour qu’on en arrive au meilleur projet possible », a-t-elle dit.

« Selon les dernières informations que l’on a, CDPQ Infra souhaite prendre le temps pour avoir le meilleur projet possible et créer de l’adhésion. Et ça, pour moi, c’est une bonne nouvelle », a toutefois ajouté la mairesse, d’un ton plus optimiste. « Ceci étant dit, la mairesse ne peut pas donner les clés de la Ville à CDPQ Infra. Et c’est normal », a-t-elle aussi soufflé, en ajoutant que la population veut d’abord « le meilleur projet de transport collectif possible » pour les prochaines années.

Vers un comité mixte ?

À ses côtés, la ministre Chantal Rouleau a rappelé que Québec et Montréal « travaillent très fort » pour trouver « le bon équilibre de gouvernance » entre la Ville, le gouvernement et la Caisse de dépôt. « CDPQ Infra est spécialisée dans la construction, la Ville dans l’aménagement. Et le gouvernement est spécialisé dans le financement », a-t-elle ironisé, provoquant des rires dans la salle. Peu avant, la ministre Rouleau avait invité Mme Plante à « s’inspirer de la collaboration » dans le dossier de la ligne bleue.

Selon Mme Rouleau, des discussions sont toujours en cours au sujet de la demande de la mairesse Valérie Plante de créer un comité mixte avec la Caisse, une « condition gagnante » pour que le projet reçoive son appui, selon elle.

Le tout survient alors que La Presse révélait jeudi que l’échéancier du prolongement du réseau de train électrique est repoussé. L’étude et les audiences publiques du BAPE n’auront pas lieu ce printemps. C’est que la Caisse de dépôt et placement du Québec refuse d’aller plus loin sans une position claire de la Ville de Montréal au sujet de la nouvelle mouture de son projet de 10 milliards présentée la semaine dernière. Il ne pourra y avoir de mise en chantier à la mi-2023 ni de mise en service en 2029.

Dans la foulée, l’administration Plante avait sommé jeudi CDPQ Infra de refaire ses devoirs pour présenter un projet « exemplaire ». Chez CDPQ Infra, le directeur des communications, Jean-Vincent Lacroix, a soutenu que son groupe « accorde une grande importance à ce que tous les partenaires adhèrent à un alignement commun ». « Prendre le temps pour s’assurer d’un tel alignement avant de lancer le processus du BAPE est naturel et nécessaire », a-t-il rétorqué jeudi.