Québec doit s’engager à compléter rapidement le réseau cellulaire dans les régions mal desservies, comme il l’a fait avec l’internet à haute vitesse, réclame la Fédération québécoise des municipalités (FQM).

Il faut « impérativement mettre fin à l’absurdité d’un service de téléphonie cellulaire inégal, défaillant et qui freine sérieusement le développement de nos régions, lorsqu’il ne menace pas la sécurité », souligne le président de la FQM, Jacques Demers, dans une lettre publiée vendredi dans La Presse.

Lisez la lettre de Jacques Demers

La FQM, qui représente 1020 municipalités et municipalités régionales de comtés (MRC), en a fait sa priorité absolue, tant pour les consultations prébudgétaires en cours que pour la campagne électorale provinciale de l’automne prochain.

Aux Éboulements, dans Charlevoix, « le cellulaire, c’est le prochain dossier dans les communications, parce que ça ne s’est pas amélioré », témoigne le maire, Pierre Tremblay.

Ottawa avait financé des tours dans la région pour améliorer la couverture en vue du G7 de La Malbaie, en 2018, mais plusieurs villages, dont le sien, sont restés avec des zones sans signal.

PHOTO PATRICE LAROCHE, ARCHIVES LE SOLEIL

Pierre Tremblay, maire des Éboulements

Le cellulaire, ils l’ont développé le long de la route 362 et de la route 138, mais aussitôt qu’on a des montagnes, qu’on rentre dans l’arrière-pays, ce n’est pas ça.

Pierre Tremblay, maire des Éboulements

« Je suis à environ un demi-kilomètre de la tour, et des fois, je suis obligé de sortir de la maison. » Même sur la route 362, « entre Les Éboulements et Baie-Saint-Paul, il y a des secteurs où ça rentre plus ou moins », déplore M. Tremblay.

Cartographier l’enjeu

La FQM compare la téléphonie cellulaire à l’internet à haute vitesse, que le gouvernement Legault avait promis d’amener à tous les Québécois au cours de son premier mandat. Après un démarrage laborieux, beaucoup de projets ont commencé à débloquer à la fin de 2020, de sorte que plusieurs régions longtemps négligées s’attendent à être branchées d’ici septembre prochain.

Saluant la volonté « remarquable » du premier ministre François Legault dans ce dossier, le président de la FQM lui demande de s’engager à en faire autant pour le cellulaire en région.

« Il suffit d’imaginer la ville de Montréal sans desserte cellulaire : comment son économie pourrait-elle fonctionner ? », plaide M. Demers, qui est également maire de Sainte-Catherine-de-Hatley et préfet de la MRC de Memphrémagog. « Peut-on imaginer des quartiers desservis alors que d’autres ne le sont pas ? »

La FQM demande à Québec de dresser « une cartographie exacte et complète » des zones qui restent à couvrir, une opération dont elle évalue le coût à 10 millions de dollars. « Par la suite, il sera beaucoup plus facile de déployer efficacement la bonne technologie dans les endroits clés », fait valoir M. Demers. Si cette cartographie avait été réalisée dès le départ pour l’internet haute vitesse, « le dossier aurait été réglé beaucoup plus rapidement », écrit-il.