(Montréal) Après la FTQ, c’est au tour de la CSN et du syndicat des Métallos de critiquer la réforme de la santé et sécurité au travail, qui sera étudiée en commission parlementaire à compter de la semaine prochaine.

Le projet de loi déposé par le ministre du Travail et de l’Emploi, Jean Boulet, vient réformer le régime de santé et sécurité au travail, qui est fondé sur deux lois datant de 35 et 40 ans.

La philosophie du régime québécois est d’investir en prévention dans les milieux de travail, par le biais de quatre mécanismes adaptés aux secteurs d’activité, dans le but de diminuer les accidents du travail et les maladies professionnelles.

En conférence de presse vendredi, le président de la CSN, Jacques Létourneau, a dit croire, lui aussi, comme la FTQ et les Métallos, que le projet de loi devra être amendé pour améliorer véritablement la protection des travailleurs.

Il reproche notamment à la réforme d’alléger certaines mesures de prévention dans des secteurs lourds, alors que si ces secteurs ont maintenant moins d’accidents, c’est justement parce que davantage de prévention y a été faite dans le passé.

« On est en train d’’alléger les mesures de prévention dans les secteurs lourds, parce que, historiquement, ça a donné des résultats la prévention dans ces milieux-là. Alors là, parce qu’il y a moins d’accidentés du travail, on va alléger les mesures », a déploré M. Létourneau.

Il trouve aussi que la réforme « ne va pas assez loin » en matière de santé psychologique au travail.

Au syndicat des Métallos, affilié à la FTQ, le directeur québécois Dominic Lemieux en fait la même lecture et dépeint la réforme comme « un cheval de Troie » qui permettra aux employeurs d’économiser sur le dos des travailleurs.

Il y voit « de gros reculs dans l’industriel », des resserrements en matière d’indemnisation des accidentés et de réadaptation. Selon les Métallos, cela se traduira par des travailleurs qui ne seront pas indemnisés et des retraits préventifs qui ne seront pas accordés.

À la FTQ également, on estime que « les maigres avancées en prévention ne rendront jamais acceptables les reculs pour l’indemnisation et la réadaptation des victimes ».

La réforme « met à risque la pertinence des mécanismes de prévention qui ont pourtant fait leurs preuves » et exclut « un plus grand nombre de victimes de lésions professionnelles de droits qui leur sont dus », conclut la FTQ dans son mémoire sur le projet de loi 59.