(Gatineau) Quatre nouvelles équipes mixtes d’intervention formées de policiers et d’agents communautaires seront mises sur pied au Québec afin d’intervenir auprès d’Autochtones et allochtones aux prises avec certains problèmes sociaux.

Ces équipes verront d’abord le jour à Roberval, Chibougamau, Joliette et Maniwaki, des municipalités desservies par la Sûreté du Québec. Le gouvernement Legault y investira près de 11,7 millions sur quatre ans.

La ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, et le ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, en ont fait l’annonce lundi à Gatineau.

« On va avoir des policiers de la Sûreté du Québec qui vont travailler conjointement avec des intervenants communautaires qui vont être associés soit avec des centres d’amitié autochtones, des CISSS ou qui vont provenir aussi de corps de police autochtones », a détaillé Mme Guilbault, en conférence de presse.

Les nouvelles patrouilles interviendront auprès de personnes aux prises avec une problématique, par exemple de consommation d’alcool et de drogues, de rupture sociale, de judiciarisation fréquente et d’itinérance.

Ces équipes mixtes, qui s’inspirent d’une formule déjà existante au Québec et ailleurs en Amérique du Nord, auront pour objectif d’orienter ces personnes vulnérables auprès de ressources adaptées à leurs besoins et à mieux intervenir en situation de crise.

La présence d’intervenants communautaires ou d’agents de liaison civils autochtones au sein de ces équipes vise à avoir des interventions « plus appropriées », « plus sécurisantes » et « plus utiles », a expliqué la ministre.

« Parce qu’arrêter puis judiciariser des gens qui ont des problèmes de santé mentale ou d’autres problématiques sociales, c’est à la fois inefficace et contre-productif », a-t-elle soutenu.

Les équipes mixtes joueront un rôle de prévention en toxicomanie, violence et exploitation sexuelle, en plus de veiller à améliorer la cohabitation entre les personnes itinérantes et les populations locales.

« Ça ne remplace pas la police que l’on connaît, c’est une addition. Et ce qui a d’intéressant, c’est une volonté des communautés », a précisé M. Lafrenière.

Ces équipes seront mises sur pied « dès que possible », a indiqué Mme Guilbault. Celle de Maniwaki pourrait être en fonction d’ici le 31 mars, et suivront ensuite les trois autres équipes.

Le projet découle d’une des recommandations du rapport de la commission Viens sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec. Il vise à renforcer les liens de confiance entre les Premières Nations et la police.

L’initiative répond aussi à une recommandation du Groupe d’action contre le racisme.

Le chef du Conseil de bande de Kitigan Zibia en Outaouais, Dylan Whiteduck, a dit que les patrouilles mixtes représentent un « début ».

« Je pense que ça répond à certains des problèmes auxquels nous sommes confrontés », a affirmé M. Whiteduck, qui a interpellé Québec à travailler sur la hausse des cas de consommation de fentanyl.

Cet article a été produit avec le soutien financier des Bourses Facebook et La Presse Canadienne pour les nouvelles.