Pas moins de 42 % des parents disent percevoir un retard dans le développement de leurs enfants en raison de la pandémie et la majorité se dit inquiète pour leur réussite scolaire.

Même si le confinement et les couvre-feux ne sont plus à l’ordre du jour, les parents sont très nombreux à avoir des préoccupations quant au bien-être de leurs enfants, 64 % se disant préoccupés par leur santé mentale, soit à peu près la même proportion que l’an dernier.

C’est ce que révèle une étude de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) qui porte sur les perceptions des parents sur cette pandémie qui s’éternise. Ce portrait statistique a été pris dans la période du 20 août au 15 septembre, autour de la rentrée, à un moment où les cas étaient nettement moins élevés que maintenant.

« La réussite scolaire en temps de pandémie était une préoccupation importante pour les parents : 68 % s’avouaient plutôt ou très préoccupés à ce sujet », peut-on lire.

À cet égard, 42 % des parents avaient confiance à la rentrée « que les mesures prévues par le gouvernement pour les élèves vulnérables ou affichant un retard pédagogique seraient adéquates ».

Angoisse et stress

Environ un parent sur cinq (21 %) croyait que son ou ses enfants étaient anxieux de retourner à l’école en raison de la pandémie. C’est beaucoup, mais moins, tout de même que la rentrée 2020, alors que le tiers des parents ressentaient cette angoisse chez leur progéniture.

Le stress était particulièrement ressenti dans les familles de la région de Montréal (27 % contre 15 % des résidants des autres régions métropolitaines de recensement).

Cela étant dit, une grande majorité de parents (76 %) estimaient que les écoles et les services de garde étaient bien préparés pour protéger la santé de leurs enfants.

Pour ou contre le masque ? Ici, la montée des cas pourrait avoir fait changer d’avis les parents, mais à la rentrée, 58 % d’entre eux étaient favorables au port du masque dans les écoles secondaires, mais moins au primaire (42 %).

À la rentrée, 62 % des parents « souhaitaient que les écoles fonctionnent comme avant la pandémie, c’est-à-dire sans aucune mesure ».

Les parents ayant un diplôme d’études secondaires ou moins étaient plus nombreux à partager cet avis, « ainsi que ceux qui n’étaient pas inquiets par le coronavirus ou adhérant à des théories du complot ».

Impact sur les jeunes du monde entier

Si la pandémie a été durement ressentie par les jeunes d’ici, ils devraient mieux s’en tirer que ceux de pays moins favorisés.

Dans les pays à revenus faibles et intermédiaires, écrit l’Agence France-Presse, le pourcentage d’enfants n’étant pas capables de lire et de comprendre un texte simple à l’âge de 10 ans – qui s’élevait déjà à plus de 50 % avant la pandémie – pourrait rapidement atteindre près de 70 % en raison de la fermeture des classes et de la moindre qualité de l’enseignement à distance.

La crise de la COVID-19 a paralysé les systèmes éducatifs du monde entier. Vingt et un mois plus tard, les écoles restent fermées pour des millions d’enfants, et d’autres pourraient ne jamais retourner à l’école.

Jaime Saavedra, responsable éducation à la Banque mondiale

« La perte de connaissances que ses enfants subissent est moralement inacceptable », a-t-il ajouté. Elle peut avoir des « effets dévastateurs sur la productivité, les revenus et le bien-être de cette génération d’enfants et de jeunes, leurs familles, et les économies du monde entier ».

Selon ce que rapporte l’Agence France-Presse, « la génération de jeunes actuellement à l’école risque de perdre près de 17 000 milliards de dollars américains de revenus en raison des fermetures d’établissements scolaires liées à la pandémie, soit plus que prévu initialement », s’alarment la Banque mondiale et des agences onusiennes.

Avec l’Agence France-Presse