(Vancouver) Certains évacués en Colombie-Britannique devaient rentrer chez eux mardi et un couloir ferroviaire clé devrait rouvrir, après les précipitations record qui ont provoqué des inondations et déclenché des coulées de boue.

Le maire d’Abbotsford Henry Braun a déclaré que les préparatifs progressaient en vue d’une autre tempête attendue plus tard cette semaine.

M. Braun a indiqué mardi que la ville a fini d’inspecter son système de digues et a constaté que moins de 1 % avait besoin de réparations après les fortes pluies de la semaine dernière. Il a ajouté qu’environ 80 % des réparations ont été effectuées.

« Nous nous attendons à ce qu’une hauteur supplémentaire de cinq pieds (1,5 mètre) soit ajoutée à la digue avant le phénomène météorologique prévu pour jeudi », a précisé M. Braun lors d’une conférence de presse.

« J’ai bon espoir que cela nous mettra dans la meilleure position pour gérer la pluie qui va arriver ».

M. Braun a souligné que la station de pompage d’eau de Barrowtown est également en train d’être fortifiée par la mise en place de sacs de sable et par un pompage supplémentaire avec l’aide des Forces armées canadiennes. Il a précisé que les dommages auraient pu être pires après la dernière tempête si la principale station de pompage avait fait défaut.

Il a également encouragé les résidents locaux à préparer une trousse d’urgence en prévision de la tempête à venir.

Une semaine après l’évacuation de toute la ville de Merritt, lorsque la rivière Coldwater a inondé la communauté d’environ 7000 habitants, les responsables ont annoncé que la première phase de son plan de retour à domicile en trois étapes commencera à partir de midi. Certaines propriétés devront rester en état d’alerte d’évacuation et les résidants doivent faire bouillir l’eau du robinet.

Les habitants de retour chez eux ont été invités à contribuer à limiter la pression sur les éléments clés de l’infrastructure municipale, notamment le système d’égouts.

« On vous demandera d’utiliser le moins d’eau possible afin de préserver les réserves pour le service d’incendies, et vous n’aurez pas d’hôpital opérationnel », a déclaré la mairesse de Merritt, Linda A. Brown.

L’évacuation a été ordonnée le 15 novembre lorsque la rivière Coldwater est sortie de son lit et a submergé l’usine de traitement des eaux usées de la ville.

Environnement Canada a publié des bulletins météorologiques spéciaux tôt mardi pour une grande partie de la côte sud intérieure de la Colombie-Britannique, y compris la vallée du Fraser, qui a subi des inondations. Le communiqué prévient qu’une nouvelle tempête devrait frapper la région mercredi soir, laissant tomber de 40 à 80 millimètres de pluie, avant de s’atténuer vendredi.

« Cette tempête aura une durée de vie plus courte et sera moins intense que celle du 13 au 15 novembre. Cependant, elle apportera encore des pluies modérées à fortes et des vents forts ».

Une deuxième rivière atmosphérique devrait également se précipiter sur la côte sud samedi, selon le bureau météorologique, et les accumulations totales des deux tempêtes devraient dépasser 100 millimètres.

Le Canadien Pacifique prévoyait de rouvrir d’ici midi mardi son chemin de fer entre Kamloops et Vancouver, mais le PDG du CP a prévenu que les 10 prochains jours seront critiques pour le retour au service complet.

Le CP a déclaré qu’il travaillerait en étroite collaboration avec les clients et les terminaux pour éliminer les arriérés et faire à nouveau circuler le fret de manière efficace.

Les problèmes de la chaîne d’approvisionnement, notamment la fermeture préventive du pipeline Trans Mountain, ont entraîné certaines pénuries. Le gouvernement de la Colombie-Britannique a informé lundi que le rationnement de l’essence serait en vigueur dans le Lower Mainland, la Sunshine Coast et certaines parties du sud de l’île de Vancouver et des îles Gulf.

Le ministre des Transports de la Colombie-Britannique, Rob Fleming, a indiqué que des quantités record d’essence ont été acheminées par barges depuis les États-Unis alors que des ingénieurs et des experts en géotechnique évaluent les dommages causés aux principales routes, dont cinq sites sur l’autoroute de Coquihalla.

Le ministre de la Sécurité publique, Mike Farnworth, a déclaré que plus de 6500 personnes ont été enregistrées comme évacuées et que celles dont les maisons ont été inondées sont admissibles à une subvention de 2000 $ de la Croix-Rouge canadienne et de la province.

Des fonds d’aide d’urgence existants sont également disponibles pour les étudiants de l’Institut de technologie de la vallée de Nicola et de l’Université de la vallée du Fraser. M. Farnworth a précisé il ne s’agit pas d’un prêt qui doit être remboursé.

M. Farnworth a déclaré que les résidents de la Colombie-Britannique devraient porter une attention particulière aux prévisions météorologiques, car d’autres tempêtes sont attendues après que la rivière atmosphérique de la semaine dernière ait déversé une quantité de pluie sans précédent sur la partie sud-ouest de la province, déclenchant des coulées de boue qui ont coupé les routes.

La ministre fédérale des Services aux Autochtones, Patty Hajdu, a annoncé lundi qu’Ottawa fournirait un financement de 4,4 millions $ à la Société des services d’urgence des Premières Nations en Colombie-Britannique pour soutenir les gens touchés par les inondations.

Terry Teegee, chef régional de l’Assemblée des Premières Nations pour la Colombie-Britannique, a déclaré que plus de 100 communautés autochtones ont été touchées par les inondations et les glissements de terrain dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique. Plusieurs de ces communautés attendent que des ressources leur soient acheminées par hélicoptère après avoir été coupées par des routes inondées.

La région de Sumas Prairie, dans la vallée du Fraser, a connu les niveaux d’inondation les plus élevés, et de nombreux agriculteurs y ont perdu leurs cultures, leurs produits laitiers et leur bétail.

La ministre de l’Agriculture, Lana Popham, a survolé la région et s’est entretenue avec une trentaine d’agriculteurs mardi et s’est dite attristée par la dévastation qu’elle a pu observer.

« Il y a beaucoup de douleur. Je ne vais pas mentir, il y avait des agriculteurs en pleurs », a dit Mme Popham. « C’était très difficile de voir des gens que je connais depuis longtemps souffrir autant ».