(Ottawa) Le taux de participation au dernier scrutin s’est finalement situé dans la moyenne des récentes élections fédérales depuis 2000, malgré les défis sanitaires posés par la pandémie et l’incompréhension présumée des Canadiens face à cet appel aux urnes anticipé, après moins de deux ans de gouvernement libéral minoritaire.

Selon Élections Canada, 62 % des électeurs admissibles ont voté lors du scrutin du 20 septembre. Près de 17 millions de Canadiens ont ainsi voté, sur les 27,4 millions d’électeurs admissibles. Cela n’inclut pas les électeurs qui se sont inscrits le jour du scrutin, le nombre final pourrait donc augmenter un peu, selon l’agence.

Ce taux de participation est inférieur aux 67 % enregistrés en 2019 et 68,3 % en 2015, mais il est tout de même meilleur que lors de quatre des sept élections fédérales précédentes tenues au Canada depuis le début du XXIe siècle – il avait même été de 58,8 % en 2008.

Au Québec, le taux de participation se situe autour de la moyenne canadienne, à 62,4 % ; il a été de 64,2 % au Nouveau-Brunswick et de 61,8 % en Ontario. Ce sont les électeurs de l’Île-du-Prince-Édouard qui ont été les plus nombreux à voter, avec un taux de participation de 71,4 %, et c’est au Nunavut qu’on a le moins voté, à 34 %.

À cause de la pandémie, il y avait moins de bureaux de vote et de préposés au scrutin, ce qui a provoqué à certains endroits de longues files d’attente lundi dernier. Par contre, le virus a probablement poussé un nombre record de Canadiens – quelque 850 000 – à voter par correspondance cette fois-ci.

Les responsables électoraux ont terminé samedi le dépouillement de ces bulletins de vote par correspondance. Élections Canada s’attendait à terminer la validation des résultats dans toutes les circonscriptions lundi, après quoi les candidats des circonscriptions très disputées auront quatre jours pour demander un dépouillement judiciaire.

Les libéraux ont signifié lundi soir qu’ils demanderaient un dépouillement judiciaire dans la circonscription québécoise de Châteauguay-Lacolle, où Patrick O’Hara du Bloc québécois a devancé la sortante libérale Brenda Shanahan par seulement 286 voix.

Les libéraux de Justin Trudeau sont sortis de ces élections anticipées avec un deuxième gouvernement minoritaire, remportant 159 sièges, un gain de deux par rapport à 2019. Cependant, l’un de ces nouveaux députés – Kevin Vuong, dans Spadina-Fort York, à Toronto – siègera comme indépendant, après avoir omis de divulguer au Parti libéral une accusation d’agression sexuelle passée, qui a ensuite été abandonnée par la poursuite.

Les conservateurs d’Erin O’Toole ont terminé avec 119 sièges, en baisse de deux par rapport à 2019. Le Bloc québécois a terminé avec 33 sièges (un de plus), le Nouveau Parti démocratique avec 25 députés (un de plus) et les Verts avec deux (un de moins). Comme ils l’avaient fait en 2019, les conservateurs ont dépassé les libéraux au vote populaire – 33,7 % des suffrages, contre 32,6 %. Mais comme leur électorat était fortement concentré en Alberta et en Saskatchewan, ils ont encore décroché au final moins de sièges.

Le suffrage accordé aux néo-démocrates a augmenté de près de deux points par rapport à 2019, pour s’établir à 17,8 %. La part du Bloc n’a pratiquement pas bougé, à 32,1 % (contre 32,4 % au scrutin précédent). Les Verts n’ont remporté que 2,3 % des voix, soit près du tiers de leur score de 2019 (6,5 %). Le Parti populaire du Canada a remporté 5 % des voix, contre 1,6 % en 2019, mais il n’a toujours pas de représentant aux Communes – son chef, Maxime Bernier, n’a pas été élu en Beauce.