(Montréal) Ghislain Picard se réjouit de la récente reconnaissance par l’Ordre des infirmières de l’existence d’un racisme systémique dans le système de santé, et il espère maintenant que l’organisme adhérera au « principe de Joyce ».

Le chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador a déclaré jeudi en entrevue que la position de l’ordre reflétait une volonté au sein de cette organisation de lutter contre le racisme et de respecter les cultures autochtones.

L’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec a reconnu mercredi « l’existence de racisme systémique » au sein du réseau de la santé et des services sociaux, « particulièrement à l’endroit des Premières Nations et des Inuits ».

Cette position fait suite à la mort, le 28 septembre dernier, de Joyce Echaquan, une mère atikamekw qui s’était filmée avec son téléphone cellulaire à l’hôpital de Joliette. Dans cette vidéo, on entendait deux employées du Centre hospitalier régional de Lanaudière, dont une infirmière, insulter la patiente avec des paroles dénigrantes. Les deux employées ont depuis été congédiées et une enquête publique du coroner a été menée.

Le président de l’Ordre des infirmières, Luc Mathieu, a expliqué que la décision de reconnaître publiquement le racisme systémique provenait d’un groupe de travail créé par l’organisation pour s’assurer qu’aucun autre Autochtone ne soit traité comme l’a été Joyce Echaquan.

Ghislain Picard espère maintenant que l’Ordre adoptera officiellement le « principe de Joyce ». Cette déclaration vise à garantir à tous les Autochtones un droit d’accès équitable, sans aucune discrimination, à tous les services sociaux et de santé, dans le respect des connaissances traditionnelles des Autochtones en matière de santé.

Le gouvernement de François Legault, qui ne reconnaît pas l’existence d’un racisme systémique au Québec, n’a jamais adhéré formellement à ce principe de Joyce.