(Halifax) Le premier ministre de la Nouvelle-Écosse fait marche arrière et met fin à la quarantaine obligatoire imposée aux visiteurs en provenance du Nouveau-Brunswick.

Cette consigne de santé publique ne s’appliquait qu’aux voyageurs du Nouveau-Brunswick alors que les gens provenant de l’Île-du-Prince-Édouard et de Terre-Neuve-et-Labrador n’étaient pas contraints de s’isoler.

La Nouvelle-Écosse avait imposé cette mesure en réaction à l’annonce du Nouveau-Brunswick d’ouvrir sa frontière à tout le reste du Canada.

Mais dès la semaine prochaine, les visiteurs arrivants de la province voisine vont pouvoir circuler à leur guise en Nouvelle-Écosse.

Iain Rankin a fait l’annonce de cette volte-face, jeudi, au lendemain d’une manifestation qui a entraîné la fermeture de l’autoroute Transcanadienne pendant toute une journée.

Le premier ministre s’est justifié en disant avoir obtenu des informations suffisantes de la part de son homologue du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs. Lors d’une discussion téléphonique, mercredi, M. Higgs aurait réussi à rassurer M. Rankin en démontrant que les mesures en place à la frontière du Nouveau-Brunswick sont suffisantes.

Il faudra tout de même attendre encore une semaine avant que la décision n’entre en vigueur parce que la Nouvelle-Écosse veut attendre de voir l’évolution du nombre de cas chez sa voisine et donner le temps aux vaccinés de développer une immunité optimale.

Les visiteurs vont tout de même devoir soumettre un formulaire de santé à leur arrivée et se soumettre à une période d’isolement selon leur statut vaccinal ou le résultat du test de dépistage à leur arrivée.

Ceux qui ont reçu deux doses de vaccin depuis au moins 14 jours seront libres de circuler sans s’isoler. Les gens n’ayant reçu qu’une dose de vaccin vont devoir s’isoler durant sept jours et obtenir deux résultats de tests négatifs alors que les gens n’ayant reçu aucun vaccin vont devoir s’isoler durant 14 jours.

Barrage démantelé

Le barrage installé mercredi le long de la frontière entre la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick, en opposition aux restrictions de voyage, a été démantelé en matinée jeudi.

Un détachement de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) de la Nouvelle-Écosse a annoncé que des arrestations ont été faites, alors que la circulation routière a repris sur la route Transcanadienne.

PHOTO RILEY SMITH, LA PRESSE CANADIENNE

Le caporal Chris Marshall, porte-parole pour la GRC, a avancé que les arrestations sont survenues après un dialogue de plusieurs heures entre la police et les manifestants.

« Après quelques heures, il est devenu évident que le dialogue ne suffisait pas, a-t-il raconté. À ce moment-là, nous avons décidé de démanteler le barrage. »

Selon M. Marshall, trois personnes ont été arrêtées et feront face à des accusations de méfait.

Lorsque questionné sur la réponse de la GRC, le premier ministre de la province, Iain Rankin, a affirmé qu’il aurait aimé que la circulation reprenne plus tôt.

« Mais je n’étais pas sur le terrain et je ne vais pas remettre en question leur jugement », a-t-il nuancé.

La police a conseillé aux automobilistes d’être vigilants puisque la congestion est importante dans la région d’Amherst, en Nouvelle-Écosse.

Le barrage près de la frontière provinciale a perturbé le commerce et a mené à l’annulation de plus de 100 rendez-vous médicaux.

Le chef du Parti progressiste-conservateur de la Nouvelle-Écosse, Tim Houston, a d’ailleurs annoncé qu’il avait exclu la députée Elizabeth Smith-McCrossin du caucus du parti pour la publication d’une vidéo en appui au barrage.

La représentante de la circonscription de Cumberland North ne pourra plus représenter la formation politique lors de futures élections. Dans la vidéo publiée sur Facebook, Mme Smith-McCrossin affirme que les résidents de son comté « en avaient eu assez » et qu’ils allaient « bloquer la route Transcanadienne. »