(Montréal) Selon Kevin Beaudry, il n’y a jamais eu un meilleur moment pour exploiter un restaurant à Montréal.

Le gérant de La Cage-Brasserie Sportive située dans le Centre Bell, domicile du Canadien de Montréal, affirme qu’il savait que sa clientèle allait revenir quand le gouvernement québécois a annoncé le mois dernier la réouverture des restaurants.

Les affaires à la brasserie sportive, devenue un quartier général pour les partisans durant les séries éliminatoires, roulent 10 fois mieux qu’il s’y attendait grâce aux succès du Tricolore, a-t-il estimé mercredi.

« Nous étions juste excités de retrouver nos clients habituels et de réembaucher notre personnel, a-t-il affirmé. Mais maintenant, nous avons eu à sortir des ex-employés de la retraite pour venir nous aider parce que nous sommes débordés avec les succès du Canadien. »

L’équipe est maintenant à une victoire de sa première finale de la Coupe Stanley depuis 1993.

À La Cage, on invite les clients à se présenter avant 15 heures s’ils veulent occuper une table pendant la partie de jeudi, soit cinq heures avant la mise au jeu initiale.

« Les Canadiens ont une histoire reconnue mondialement et ont tellement de partisans, pas seulement ici, mais partout à travers les Canada, a expliqué M. Beaudry. Nous sommes devenus le lieu de rassemblement pour le Canada. Je pense que tous veulent faire partie de cet évènement. »

Directeur général et copropriétaire du McLean’s Pub, à quelques coins de rue de l’aréna, Stuart Ashton souligne que le succès du CH a encouragé des gens qui étaient encore inquiets de sortir.

« Comme fan du Canadien, c’est excitant, a-t-il affirmé en entrevue mercredi. C’est tellement excitant. Je ne peux même pas l’expliquer avec des mots, j’adore ça. »

Selon M. Ashton, son entreprise a rapidement couvert les pertes encourues pendant le confinement grâce au Canadien.

« Avec les Canadiens, c’est allé de 0 à 100, c’est incroyable », s’est-il réjoui.

Le bar-restaurant ne prend pas de réservation parce qu’il ne veut pas accumuler les tables vides pendant qu’une file se forme à l’extérieur, a-t-il expliqué.

M. Ashton s’attend à ce que les clients commencent à faire la queue dès 16 heures, jeudi, jour de la fête nationale du Québec. Même s’il assure que les affaires seront bonnes pendant ce jour de match, il s’inquiète que les célébrations qui suivront soient hors de contrôle.

Gérant du magasin d’articles de sport Sports Crescent, sur la rue Sainte-Catherine, Santana Enrique estime qu’une victoire du CH le jour de la Saint-Jean-Baptiste serait un cadeau « deux pour un » pour les Montréalais.

« Avec les performances du Canadien, on oublie complètement la pandémie, le confinement, le couvre-feu, affirme-t-il en pliant un tee-shirt d’une des nouvelles étoiles du CH, Nick Suzuki. On oublie complètement qu’on vit une autre vie. »

Grâce à l’ascension fulgurante de plusieurs jeunes joueurs pendant les séries, M. Enrique affirme que les partisans achètent beaucoup de chandails avec ces nouveaux noms.

Il confirme toutefois que les articles portant le nom du gardien vétéran Carey Price demeurent ses meilleurs vendeurs.