(Montréal) Le ministre du Travail et de l’Emploi, Jean Boulet, a convoqué la direction d’Exceldor et le syndicat des TUAC à son cabinet de Québec mercredi matin.

Il l’a lui-même fait savoir sur Twitter, mardi soir, en ajoutant que « les deux parties ont tous les outils pour régler ce conflit » de travail.

« Le gaspillage alimentaire doit cesser », a-t-il ajouté.

L’entreprise de transformation du poulet de Saint-Anselme, dans Chaudière-Appalaches, est touchée par une grève des 550 travailleurs depuis un mois maintenant.

Ceux-ci, membres du syndicat des Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce, affilié à la FTQ, avaient déclenché une grève le 23 mai.

Mardi, les parties ont encore rencontré la conciliatrice affectée au dossier. Rien n’a filtré de la rencontre jusqu’ici.

Joint mardi soir, le syndicat des TUAC n’a pas voulu commenter directement le message du ministre du Travail. « Nous attendons un retour de la conciliatrice sur les points discutés. Nous ne savons pas à quel moment nous aurons des nouvelles pour l’instant », a-t-il simplement commenté.

Le ministre Boulet avait déjà proposé l’arbitrage aux parties, il y a quelques jours. La direction d’Exceldor avait accepté, mais pas le syndicat.

Or, pour nommer un arbitre dans un contexte de renouvellement d’une convention collective, les deux parties doivent l’accepter et adresser une demande conjointe au ministère du Travail.

L’arbitre se trouve alors à déterminer le contenu de la convention collective. Il peut se baser sur les conditions de travail qui existent dans des entreprises semblables. Et le droit de grève ou de lock-out est alors suspendu.

Le syndicat avait justifié son refus par le fait que les travailleurs tenaient à régler des problèmes qui existent depuis plusieurs années. Il avait parlé d’un « climat toxique » et des conditions difficiles dans lesquelles le travail devait être exercé.

Le salaire sépare aussi les parties. L’employeur offre 22,51 $ l’heure et le syndicat revendique 25 $ l’heure.

Le service de conciliation-médiation du ministère du Travail est déjà actif dans le dossier afin de faciliter les échanges entre les parties.

Le premier ministre du Québec, François Legault, avait lui-même dénoncé le gaspillage alimentaire qui résulte de cette grève, en invitant le syndicat à saisir la « main tendue » de l’arbitrage.