Les activités au circuit de course reprennent ce vendredi, a annoncé la Ville de Mont-Tremblant à ses habitants cette semaine, en leur rappelant la procédure à suivre pour porter plainte au sujet du bruit. La Ville n’entend cependant pas réduire les limites permises dans sa réglementation tant que les procédures judiciaires opposant un groupe d’habitants aux propriétaires du circuit ne seront pas réglées.

« Si elle le faisait, la Ville s’exposerait à être à nouveau impliquée dans une contestation judiciaire susceptible [de toucher] l’ensemble des contribuables », a expliqué la municipalité dans un communiqué.

La Cour supérieure a reconnu en mars 2020 que les personnes ayant résidé à moins de 3 km de la piste entre mai 2009 et novembre 2018, et qui avaient été exposées à un niveau sonore moyen de plus de 55 décibels (dB), avaient subi une nuisance excessive.

Le règlement municipal autorise un maximum de 92 dB à un point de mesure situé à 15 m de la piste, sauf lors de journées d’activités spéciales et d’essais, où il n’y a aucune limite de bruit.

Circuit Mont-Tremblant est la propriété de Leo Stroll, père du milliardaire Lawrence Stroll et grand-père du pilote de Formule 1 Lance Stroll.

Le Circuit a été condamné, avec trois autres sociétés, à verser des dommages et intérêts de 150 $ à 750 $ par année visée aux habitants reconnus victimes de nuisance. Les quatre sociétés ont porté le jugement en appel l’automne dernier.

Depuis, le Circuit a été mis en vente, avec une date limite de réception des offres au 15 avril dernier. « Nous ne sommes pas autorisés à faire de commentaires, et le client ne veut pas être joint par les médias », nous a indiqué la firme de services immobiliers CBRE.

La propriété de 304 acres offre un « potentiel de redéveloppement à long terme dans la région touristique la plus prisée au Québec », souligne le prospectus de CBRE.

Le zonage actuel permet seulement les activités récréatives et l’hébergement touristique, mais la vision du plan d’urbanisme « n’exclut pas la possibilité d’un usage résidentiel », confirme le porte-parole de la Ville, Maxime Dorais.

Optimisme chez les habitants

Du côté de l’Association des résidents de Mont-Tremblant pour la qualité de vie, qui a intenté l’action collective, on dit avoir bon espoir de voir le jugement confirmé en appel.

« C’est sûr que si le circuit est vendu et que la vocation du terrain change, les citoyens qu’on représente vont être soulagés », estime Jean-Marc Lacourcière, avocat chez Trudel Johnston & Lespérance.

Le marché immobilier actuel offre une « occasion très intéressante de redévelopper le terrain dans un contexte résidentiel », fait aussi remarquer le porte-parole de l’Association, Wayne Heuff.

La mise en vente est « indépendante de l’appel, et nous ne ferons pas de commentaire à ce sujet », a indiqué l’avocat principal du Circuit, Louis P. Bélanger.

Une limite de 55 dB reviendrait à faire fermer le circuit, avaient affirmé les défenderesses devant le tribunal de première instance.