La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) demande au ministre de la Santé de déployer des mécanismes de contrôle pour s’assurer de l’application de la Loi sur les services de santé et les services sociaux dans tous les CHSLD, qu’ils soient privés ou publics.

« Il y a urgence d’agit dans les centres d’hébergement », plaide la FIQ dans un communiqué de presse publié en réaction à l’enquête de La Presse de mercredi sur le groupe Vigi Santé et au rapport d’enquête conjointe des ordres professionnels sur le CHSLD Herron.

« Les CIUSSS et CISSS doivent obtenir tous les pouvoirs d’intervention requis pour contraindre les centres d’hébergement récalcitrants à offrir des soins qui rencontrent les normes et standards en vertu de la [loi]. Ils doivent être imputables des résultats sur les services offerts de leur territoire. Ces pouvoirs auraient pu être utilisés pour intervenir bien avant la pandémie du côté de Herron ou Vigi, et prévenir les conséquences atroces qui ont été rapportées dans ces établissements », lit-on.

Mardi, un rapport du Collège des médecins, de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec et de l’Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec concluaient que le gouvernement doit donner des « leviers légaux » aux établissements de santé et conventionner les CHSLD récalcitrants.

Mercredi, La Presse révélait le chaos qui a régné au sein de l’un des plus grands groupes de CHSLD privés conventionnés du Québec, Vigi Santé, qui possède 15 établissements dont 11 ont été frappés par la COVID. Parmi nos constats : Un manque criant de personnel, de médicaments et d’équipement de protection. Un taux de décès plus élevé qu’ailleurs. De nouvelles éclosions majeures jusqu’en janvier. La CNESST, dans un geste ultime et rarissime, y a imposé deux constats d’infraction pour des manquements aux mesures sanitaires.

Selon la présidente de la FIQ, Nancy Bédard, « pour que le droit des personnes aînées à recevoir des soins sécuritaires, dignes et attentionnés puisse être respecté, il est impératif de s’attaquer à la mise en place de mécanismes qui s’appliquent uniformément et en tout temps. »

Si la plupart des recommandations étaient déjà connues, il est surtout urgent d’appliquer les solutions. Les CHSLD privés ne peuvent plus demeurer l’angle mort collectif, échappant aux mécanismes de contrôle prévus par la loi.

Nancy Bédard, présidente de la FIQ

Sonia Mancier, présidente, Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec | Secteur privé-FIQP, dénonce pour sa part la lenteur du gouvernement à s’attaquer à la surcharge de travail et à la pénurie de main-d’œuvre.

« Les ratios sécuritaires sont l’un des préalables non seulement quant à la qualité des soins et services de santé, mais également en termes de conditions d’exercice. D’autres mesures, notamment en ce qui a trait à la mobilité du personnel, au processus de traitement des plaintes, à la réserve d’équipement de protection individuelle, à la formation de l’ensemble des professionnelles dans ces établissements, permettraient de résoudre, à brève échéance, des problématiques liées à la qualité des soins en hébergement, dit Mme Mancier. De plus, il est impératif de revoir le processus d’octroi de permis pour les CHSLD privés. »