Les escroqueries canines représentent un problème grandissant à travers le pays : des fraudeurs cherchent à profiter des amoureux des animaux en quête d’un compagnon pendant la pandémie de COVID-19, selon le Better Business Bureau.

L’organisme à but non lucratif estime que les Canadiens ont perdu environ 300 000 $ aux mains d’arnaqueurs se faisant passer pour des éleveurs jusqu’à présent cette année, comparativement à un total d’environ 150 000 $ en 2019.

Le Better Business Bureau et le Centre antifraude du Canada ont reçu ensemble 364 plaintes pour des escroqueries relatives aux animaux de compagnie, dont plus de 250 signalant une perte financière.

« Il y a des gens partout au pays, des Maritimes jusqu’à la Colombie-Britannique, qui se font arnaquer avec ce type de fraude de chiots », déplore la porte-parole de l’organisme, Jessie St-Cyr.

Les consommateurs sont invités à se méfier des prix trop bas, comme moins de 1000 $ pour un chiot de pure race ; de toute pression pour finaliser rapidement l’achat ; et des méthodes de paiement moins sécuritaires avec notamment des cartes-cadeaux, Bitcoin ou encore Western Union.

« Dans la dernière plainte que j’ai vue, de quelqu’un de Calgary qui a perdu 2225 $, le faux éleveur avait demandé à la personne de payer avec des cartes-cadeaux Walmart », illustre Jessie St-Cyr.

Les frais supplémentaires qui se multiplient peuvent aussi constituer un signal d’alarme. « Ils disent : “OK, il faut 1500 $ de plus pour louer une cage électronique à température contrôlée. Elle sera remboursable à 95 %”. Et puis pour les vaccins, pour les assurances. Ils vont demander de plus en plus d’argent. »

Les acheteurs peuvent également flairer les escrocs en demandant plusieurs références, comme le vétérinaire responsable de la vaccination ; en vérifiant la date de création des sites web de l’éleveur et de la compagnie de transport ; ainsi qu’en retardant le paiement jusqu’à avoir vu le chien en personne ou par rencontre virtuelle.

Le site « who.is » permet aux utilisateurs de saisir une adresse web pour vérifier la date à laquelle celle-ci a été enregistrée.

Les futurs maîtres peuvent également s’assurer que les photos de leur pitou sont bel et bien authentiques en les glissant dans la barre de recherche de Google Images. « Si vous voyez que la photo apparaît sur différents sites Web, sur de nombreuses petites annonces, c’est un gros avertissement », relève Mme St-Cyr.

Les escrocs évoquent souvent la COVID-19 pour éviter les rencontres en chair et en os, explique-t-elle, et ils prennent pour cible les personnes qui cherchent à briser leur solitude pendant la crise sanitaire.

La police régionale de Waterloo, en Ontario, a rapporté vendredi l’arrestation d’une femme de 24 ans à Cambridge en lien avec une fausse annonce de bouledogues français. Dix personnes étaient tombées dans le panneau.

L’éleveuse Marilyn Burleson indique que les clients à la recherche d’un chien de bon pedigree peuvent se tourner vers le Club canin canadien et en consulter le répertoire.

La demande pour ses Yorkshire terriers a explosé au cours des six derniers mois, rapporte-t-elle. « C’est ridicule. Je reçois probablement cinq appels par jour, sans compter les courriels. »

Certains clients lui confient des « histoires cauchemardesques » de fraude de plusieurs milliers de dollars. Plusieurs victimes tentent selon elle de combler le vide laissé par un bon ami récemment décédé.

« Je sais que les gens se sentent seuls, affirme Mme Burleson. J’ai de la peine pour ceux qui essaient juste de remplacer un compagnon de longue date. »