(Montréal) Conclure une entente avec Québec sur le renouvellement des conventions collectives d’ici le 30 septembre n’est « pas une cible » pour la CSQ, qui préfère prendre son temps pour régler les problèmes dans les réseaux, particulièrement dans celui de l’éducation.

« Le système d’éducation, c’est un pilier au Québec. Et on va prendre le temps de bien faire les choses, de bien expliquer à nos membres les allers-retours (dans les négociations). Donc, pour nous, septembre ce n’est pas une cible », a indiqué la présidente de la CSQ, Sonia Éthier, en entrevue avec La Presse Canadienne sur les négociations des secteurs public et parapublic.

Ces négociations, qui concernent un demi-million d’employés de l’État, ont commencé au début de l’année et n’ont pas vraiment été interrompues, ni pendant le plus fort de la crise du coronavirus ni pendant l’été.

« On va régler quand ce sera à la satisfaction des membres. Les milieux ont souffert de désinvestissements. Il y a des problèmes de conditions de travail énormes qui provoquent des problèmes d’attraction et de rétention (du personnel) et il faut s’y attaquer », a-t-elle martelé.

« S’entendre d’ici le 30 septembre. Est-ce possible ? Ça peut arriver, si le gouvernement dégage les sommes et qu’il s’assoit sérieusement aux tables de négociation. Mais nous, à la centrale, on ne s’est pas fixé de période de temps », a-t-elle ajouté.

La semaine dernière, en entrevue, le nouveau coordonnateur de la négociation à la FTQ, Marc Ranger, avait dit croire possible une entente avec Québec d’ici le 30 septembre, à la condition que le gouvernement bouge, modifie ses offres aussi au niveau du fardeau de tâches et de la création de postes et des postes intéressants.

De façon générale, Québec offre 1,75 % d’augmentation salariale la première année, puis 1,75 % et 1,5 %.

Par ailleurs, Mme Éthier a dit croire que l’arrivée à la présidence du Conseil du trésor de Sonia LeBel, en remplacement de Christian Dubé, était de nature à changer la donne. « On pense que ça va donner un nouveau souffle. On s’attend à ce que Mme LeBel donne des mandats plus clairs aux comités patronaux de négociation pour que les négociations avancent et qu’on dégage des sommes. »

Interrogée à savoir si la centrale syndicale aurait recours à des moyens de pression pour faire avancer sa cause, Mme Éthier a indiqué qu’elle invitait déjà ses membres à porter un chandail « pour rappeler qu’on est en négociation » et que celle-ci n’a toujours pas été conclue. La CSQ va revoir son plan d’action et de mobilisation, puisque la pandémie a changé le contexte.

Gouvernement

Québec a déjà prévenu les centrales syndicales que les offres qu’il avait déposées — et même mises en ligne — risquaient de changer, à cause du contexte économique engendré par la pandémie de coronavirus. Il estime s’être montré équitable envers les employés de l’État dans ses offres, compte tenu de l’état des finances publiques et de la capacité de payer des contribuables.

Québec a aussi insisté sur l’effort particulier qu’il est prêt à faire pour les préposés aux bénéficiaires qui travaillent en soins de longue durée, en rehaussant leur rémunération de façon plus marquée et en ouvrant plusieurs postes à temps complet.