Les autorités ont voulu dimanche se montrer rassurantes au sujet des incendies de forêt au Québec, particulièrement celui qui a déjà ravagé plus des dizaines de milliers d’hectares au Lac-Saint-Jean depuis mardi.

Selon le ministre de la Forêt, des Faunes et des Parcs, Pierre Dufour, même si ce feu est actuellement hors du contrôle des sapeurs-pompiers, la situation ne ressemble pas aux sinistres dantesques qui ont récemment dévasté l’Australie et la Californie.

« Nous ne sommes pas encore à l’étape de la maîtriser totalement, mais on travaille à le diriger, à l’orienter vers une direction précise », a-t-il souligné.

L’Ontario a prêté deux avions-citernes qui sont arrivés dimanche après-midi à Roberval. Des renforts provenant des provinces de l’Ouest sont également attendus lundi. « Nous avons été les plus présents à l’extérieur du Québec, l’an dernier. Aujourd’hui, ce sont eux qui répondent présents », a dit le directeur général de la SOPFEU, Éric Rousseau.

Déjà, deux avions du Manitoba participaient à la lutte contre les incendies en sol québécois depuis quelques jours, a indiqué la SOPFEU sur son site.

Les autorités croient de plus en plus que cet incendie a été déclenché accidentellement par la main de l’homme. Elles ont de nouveau lancé un appel à la prudence, priant la population à ne pas allumer des feux de camp au cours de cette période de canicule dominée par un temps sec.

« Avec les indices que nous avons, un feu, ça peut décoller comme ça, a souligné M. Rousseau. Il faut être très prudent. Il ne faut pas jouer les "fantasses" avec le feu parce que c’est là qu’il se met à se jouer de nous autres. »

La situation près de la centrale Péribonka IV, menacée par les flammes, s’est améliorée puisque le vent a changé de direction et se dirigeait vers le nord, a indiqué M. Dufour.

Ce répit a permis aux équipes de s’attaquer aux flammes dans d’autres secteurs.

« Le barrage est protégé, je suis rassurée énormément », a lancé la ministre responsable de la région du Saguenay – Lac-Saint-Jean, Andrée Laforest.

Hydro-Québec continue de suivre la situation de près, a indiqué un porte-parole, Maxence Huard-Lefebvre. « Le feu s’est déplacé à l’est de nos installations. La distance qui sépare la centrale et ses bâtiments et le feu est environ un kilomètre », a-t-il dit.

Actuellement, la centrale est en dormance. « Ce qui veut dire, c’est qu’en ce moment, la centrale ne produit pas d’électricité sur le réseau », a souligné M. Huard-Lefebvre.

Le ministre Dufour a tenu à saluer le travail de la SOPFEU. « On est entre les mains de professionnels, a-t-il déclaré. On sait où on est. Oui, il y a un risque de prolifération, mais on sait comment intervenir. »

18 feux

Sur son site, la SOPFEU recense 18 incendies de forêt en activité.

Au cours du point de presse des autorités, M. Rousseau a indiqué qu’il y avait eu pas moins de 450 incendies de forêt sur le territoire québécois. « Ce n’est pas rien », a-t-il commenté. Au cours des 10 dernières années, la moyenne à la même date est de 228 incendies.

« Le danger d’incendie est extrême partout ou à peu près dans la province et l’on a connu hier en fin de journée des éclosions de feux de foudre également », ce qui explique notamment que la province est passée de 13 à 20 incendies en activité depuis la veille, a expliqué une porte-parole Josée Poitras, au cours d’un entretien, dimanche matin.

Par ailleurs, la situation s’est grandement améliorée à Rivière-Ouelle. La portion de l’incendie s’élevait à 326 hectares en début d’après-midi. Si sa progression a été arrêtée, la SOPFEU a doublé ses effectifs sur ce terrain. Les avions ont toutefois été retirés, a dit M. Dufour.