Les journalistes et photographes de La Presse ont récolté cette semaine pas moins de 24 nominations aux prix Judith-Jasmin et Antoine-Desilets, prestigieux concours organisé par la Fédération professionnelle des journalistes du Québec.
« Chers lecteurs, chères lectrices,
Je dis souvent que nous ne faisons pas ce métier pour remporter des prix de journalisme, mais pour servir nos lecteurs. Cela est encore plus vrai aujourd’hui. En cette période de pandémie qui bouleverse nos vies et projette les médias d’ici et d’ailleurs dans une crise financière encore jamais vue, les bonnes nouvelles se font rares.
Je prends donc un moment pour apprécier avec vous la récolte de nos journalistes et photographes aux prix Judith-Jasmin et Antoine-Desilets, qui sont en quelque sorte les Oscars du journalisme et du photojournalisme québécois. Notre équipe a récolté cette semaine pas moins de 24 nominations à ce concours prestigieux organisé par la Fédération professionnelle des journalistes du Québec.
Les journalistes et photographes de La Presse sont rigoureux, persévérants, allumés et passionnés, des qualités plus essentielles que jamais en ce moment où le journalisme prend tout son sens.
Depuis le 14 mars, les locaux de La Presse sont déserts. À la suite des recommandations du premier ministre François Legault, nous avons demandé à nos journalistes, comme à tous les employés de La Presse, de réorganiser leur travail à partir de la maison.
Les numéros de La Presse+ des premiers jours en confinement, tout comme nos publications sur le web et notre application mobile, confectionnées par une équipe de pupitreurs, graphistes et réviseurs isolés les uns des autres, ont constitué de véritables petits miracles. Et les soirées de travail, qui se terminent normalement autour d’une heure du matin, se sont souvent étirées jusqu’à 2 h ou 3 h, depuis ce temps.
Au même moment, les organisations culturelles et sportives se voyaient dans l’obligation d’annoncer les unes après les autres l’annulation de tous leurs événements, tandis que les entreprises petites et grandes commençaient, elles aussi, à se mettre en arrêt obligatoire.
Tout en apprenant, comme la plupart des Québécois, les rudiments du télétravail et les joies des réunions de groupe virtuelles, nous avons dû revoir notre stratégie de contenu en un week-end : comment la section Arts et Être peut-elle demeurer pertinente s’il n’y a plus de spectacles ni d’art à voir ? Et celle des Sports, sans sport ? Et la section Affaires, aux prises avec ce qui est probablement la plus grande crise économique de l’histoire de notre pays ? Et la section Actualités, qui doit suivre les moindres développements d’une crise qui ne cesse de nous surprendre et de chambouler nos vies ?
J’ai le privilège de diriger la salle de rédaction de La Presse depuis plus d’une quinzaine d’années. Nos journalistes ont couvert les guerres d’Irak et d’Afghanistan, des attentats terroristes, des tremblements de terre et autres cataclysmes, des crises politiques et toutes sortes de phénomènes sociaux et économiques, mais aussi de beaux moments dans le monde des arts, des sports et ailleurs dans nos vies.
J’ai toujours été fier de notre équipe, mais jamais autant que depuis trois semaines.
Depuis le début de cette crise, comme les nouvelles n’attendent pas, nous diffusons sur nos différentes plateformes 25 % plus de textes qu’auparavant. Nous multiplions les alertes, les articles en direct et les articles de dernière heure. Nous avons lancé deux infolettres consacrées au coronavirus, sans compter les graphiques, grands reportages, photos, vidéos, chroniques et éditoriaux qui cherchent à vous aider à comprendre.
Tout cela, dois-je ajouter, grâce au soutien indéfectible de tous les artisans de La Presse, de l’équipe technologique aux représentants des ventes, en passant par les différentes équipes administratives, qui se trouvent aussi en confinement à la maison.
L’équipe travaille sans relâche et, tous les jours, vous êtes plus nombreux que jamais à nous lire sur l’une de nos trois plateformes. Ça, c’est la plus grande de nos satisfactions. Vous êtes aussi des milliers à nous écrire chaque jour pour nous faire des commentaires ou des suggestions d’angles à aborder.
Je tiens à vous remercier pour vos encouragements, pour les idées offertes à l’équipe et pour les milliers de questions envoyées à nos journalistes affectés à la couverture en direct. Et aussi, bien entendu, pour vos contributions à notre campagne Je soutiens La Presse. Tout cela nous donne l’énergie de poursuivre notre mission essentielle. Car à la fin, plus que les prix de journalisme, ce qui compte, c’est que La Presse continue de vous offrir le journalisme de grande qualité auquel vous êtes habitués, un journalisme voué au service à la population et à la défense de notre démocratie et de l’intérêt public.
Nos sections se transforment
Plusieurs de nos sections se sont transformées au cours des dernières semaines pour mieux faire face à la crise du coronavirus.
Nous comprenons que vos vies sont bouleversées par cette pandémie mondiale. Nos journalistes sont plus que jamais à votre service pour répondre aux questions qui vous préoccupent, mais également pour vous guider dans ce nouveau quotidien à la maison. Nous souhaitons également insuffler un peu de bienveillance en ces temps difficiles. Voici comment.
Arts et être
D’une couverture abondante de la riche offre culturelle au Québec, notamment les arts de la scène, nous avons recentré notre mission sur un journalisme de solutions davantage social : comment la pandémie et ses conséquences ont transformé nos vies au quotidien ; comment s’adapter à la nouvelle réalité, au confinement ; quelles activités faire à la maison, avec les enfants ; quels commerces locaux font la livraison ; quels restaurants de quartier offrent le prêt-à-emporter ; quels phénomènes sociaux se manifestent (entraide, nostalgie, deuil) ; et les écueils à prévenir en temps de pandémie (santé mentale, garde partagée difficile, anxiété, alcoolisme, etc.).
Plus que jamais, le dialogue est ouvert avec les lecteurs. La section Arts et Être est aussi un lieu d’échanges où il est bon de prendre la parole en ces temps difficiles.
Finalement, La Presse n’a pas non plus oublié sa mission d’être un ardent défenseur, voire un promoteur, des arts et de la culture, et vous offre aussi tous les jours des produits culturels à consommer, en ligne, sur une foule de plateformes ; des nouveautés, des classiques, des initiatives « en direct » d’artistes sur les réseaux sociaux, aux entreprises culturelles qui se réinventent et proposent du contenu en ligne. Pour vous tenir informés, mais aussi pour vous changer les idées en temps de crise. Sans oublier que nous continuons à vous donner des nouvelles de vos artistes, dont l’esprit créatif demeure bouillonnant malgré le confinement.
Sports
Confrontée à l’annulation de toutes les compétitions, l’équipe des Sports s’est aussi réinventée. Quelques journalistes sont allés donner un coup de main à nos équipes de production, tandis que les autres réalisent quotidiennement des entrevues de fond avec des athlètes qui racontent comment ils gardent la forme et le moral en cette ère de confinement. Ils offrent aussi des recommandations de livres, de documentaires et de séries télé pour aider à assouvir la passion des amateurs condamnés à « la vie sans sport ».
Inspiration
La mission d’Inspiration, outre son volet pratico-pratique, est aussi d’adoucir le quotidien de nos lecteurs. Faire du pain, redécorer une pièce ou tout simplement rêver en s’inspirant de projets de rénovation, d’immobilier et de voyage… ça fait du bien. Parce qu’il faut continuer à rêver.
Auto
Étant donné la fermeture temporaire des concessionnaires, des commerces, des garages et de la plupart des grandes usines de l’industrie automobile, La Presse publiera la section Auto toutes les deux semaines, pour la durée de la crise. De retour le 13 avril, toujours avec la critique d’un nouveau modèle, ainsi qu’une foule d’informations et de trucs et conseils pour les amateurs d’automobiles, comme pour les gens qui cherchent à remplacer leur véhicule, à court ou à long terme.
Débats
Durant la crise, la section Débats ouvre plus que jamais ses pages aux textes de nos lecteurs. Tous les jours, des experts de tous les horizons partagent leur savoir pour mieux comprendre et passer à travers la pandémie. Et les lecteurs débattent de la crise et de ses effets, tout en témoignant des joies et des difficultés du confinement. Le tout, bien sûr, complété par les analyses quotidiennes de l’équipe éditoriale et les caricatures toujours aussi percutantes de Serge Chapleau, d’André-Philippe Côté ou de Bado. Et tous les lundis, nous diffusons un poème écrit et clamé par David Goudreault.
Nos journalistes et nos photographes se distinguent
La qualité du travail des artisans de La Presse brille aux prix Judith-Jasmin et Antoine-Desilets, deux concours qui récompensent l’excellence journalistique québécoise. Enquêtes, textes d’opinion, photoreportages : La Presse a décroché 24 nominations à ces deux prix prestigieux.
Douze reportages de La Presse ont été sélectionnés au prix Judith-Jasmin, qui souligne les meilleures œuvres journalistiques de l’année.
Isabelle Hachey, Caroline Touzin et Ariane Lacoursière se démarquent en recevant chacune deux nominations.
Dans la catégorie Enquête, Isabelle Hachey est nommée pour une série sur des criminels qui se proclament autochtones afin de bénéficier des privilèges réservés aux détenus autochtones. La reporter Caroline Touzin est quant à elle en nomination pour une enquête sur les concentrations de plomb trop élevées dans l’eau de certaines écoles primaires du Québec.
Les deux journalistes sont aussi nommées dans la catégorie Justice et faits divers : Isabelle Hachey pour un grand portrait d’Alexandre Bissonnette, tueur de la Grande Mosquée de Québec, et Caroline Touzin pour un récit du combat contre le cancer livré par l’avocat spécialisé en droit médical Jean-Pierre Ménard, qu’elle a rédigé en collaboration avec Ariane Lacoursière.
Cette dernière est aussi nommée dans la catégorie Sports avec son confrère Daniel Renaud pour l’article « Marathon de Montréal : autopsie d’un cafouillage », reportage qui se penche sur les circonstances de la mort malheureuse d’un jeune coureur.
La Presse est déjà assurée de remporter un prix dans cette catégorie puisque deux autres textes du quotidien ont été sélectionnés.
Le chroniqueur sportif Alexandre Pratt a retenu l’attention du jury pour son récit troublant du racisme dont un jeune joueur de hockey a été victime.
La journaliste Émélie Rivard-Boudreau a aussi été sélectionnée pour un reportage sur un programme de CrossFit mis sur pied au sein de la communauté algonquine de Lac-Simon afin de prévenir le diabète.
Dans la catégorie Sciences et environnement, Daphné Cameron est nommée pour un grand reportage sur les niveaux alarmants de pesticides dans les cours d’eau agricoles du Québec, enquête qu’elle a réalisée avec le photographe Martin Tremblay.
Dans la catégorie Affaires et économie, le trio formé de Katia Gagnon, Marie-Eve Fournier et Stéphanie Grammond a impressionné le jury avec un dossier percutant sur les multirécidivistes de la faillite. Le jury a aussi reconnu le travail du journaliste Tristan Péloquin, qui a révélé au grand jour les pratiques de publicité ultraciblées de la populaire application MétéoMédia.
Les chroniqueurs Francis Vailles et Rima Elkouri ont tous les deux reçu une nomination dans la catégorie Opinion. Francis Vailles s’est illustré avec un texte sur le refus de Desjardins de financer le Groupe Capitales Médias. Rima Elkouri est quant à elle retenue pour un texte émouvant intitulé « Lettre à mes fils », qui porte sur la tuerie de Polytechnique.
Nos photographes s’illustrent
Les photographes de La Presse se sont aussi démarqués au prix Antoine-Desilets, qui honore les meilleurs clichés de presse de l’année au Québec ; 9 d’entre eux sont en lice pour remporter 12 prix.
Trois chasseurs d’images ont reçu deux mentions au concours : il s’agit de Martin Chamberland, d’Edouard Plante-Fréchette et de Bernard Brault.
Dans la catégorie Meilleur photoreportage, David Boily est nommé pour avoir documenté le quotidien d’une traversée de l’Atlantique à bord du navire Federal Oshima. La série de photos très touchantes d’Alain Roberge sur une jeune femme en attente d’une double greffe a aussi été sélectionnée dans cette catégorie.
Dans la catégorie Société, une photographie émouvante de Martin Tremblay, qui a capté les derniers moments d’une jeune femme ayant demandé l’aide médicale à mourir, a été choisie.
Olivier Jean est digne d’une mention pour une photographie haute en couleur du joueur de tennis Rafael Nadal en train d’effectuer un service.
François Roy est sélectionné dans la catégorie Politique pour une photo à contre-jour de la ministre Marguerite Blais. Dans la catégorie Portrait, Marco Campanozzi est nommé pour un cliché de Paul Martin.
Les noms des lauréats seront annoncés le 3 mai lors de la Journée mondiale de la liberté de la presse.