(Toronto) L’énergie nucléaire est essentielle pour atteindre les objectifs climatiques du Canada, dit le ministre fédéral de l’Énergie et des Ressources naturelles, Seamus O’Regan.

Selon M. O’Regan, les petites centrales nucléaires, connues comme des petits réacteurs modulaires, jouent un rôle essentiel dans cette stratégie.

Les petits réacteurs modulaires (PRM) seraient moins gros et consommeraient moins d’énergie que les centrales nucléaires traditionnelles. Si ces dernières produisent environ 800 mégawatts d’énergie, les SMR produiraient jusqu’à 300 mégawatts.

« Je crois à l’essor de cette technologie, a affirmé M. O’Regan de St. John’s, à Terre-Neuve-et-Labrador. Nous devons établir maintenant les bases de ce plan. »

Il a ajouté qu’il serait trop coûteux pour le Canada d’ignorer l’énergie nucléaire. De plus, selon lui, le pays risquerait de ne pas atteindre sa cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

On prévoit entre autres mettre au point au pays des prototypes et des modèles de démonstration. Le ministre O’Regan n’a pas annoncé de financement supplémentaire pour ce plan, auquel des dizaines de partenaires du secteur privé et public ont contribué.

Les yeux du monde sont rivés sur l’approche du Canada quant aux petits réacteurs modulaires, a affirmé M. O’Regan.

Des dizaines de groupes s’opposent à cette stratégie, dont les partis d’opposition et des organisations autochtones et environnementalistes. Ceux-ci privilégieraient un plus grand investissement du gouvernement dans les sources d’énergie renouvelable pour contribuer à la lutte contre les changements climatiques.

Ils soutiennent que cette forme d’énergie coûte beaucoup trop cher et n’est pas propre en raison de la grande quantité de déchets nucléaires qu’elle produit.

Dans un communiqué, le Bloc québécois a reproché au gouvernement de vouloir créer d’autres déchets radioactifs « alors qu’il n’a pas de plan pour gérer ceux qui sont déjà produits ».

« En effet, les déchets radioactifs actuels sont entreposés de façon temporaire dans des contenants blindés jusqu’à ce qu’on développe une façon de les isoler de la biosphère pour des centaines de milliers d’années. Pour des raisons de sécurité, en plus des raisons écologiques, Ottawa doit abandonner », a soutenu la députée Monique Pauzé.

M. O’Regan a affirmé que le gouvernement se penchait présentement sur la question des déchets nucléaires.

Les défenseurs des PRM sont d’avis qu’ils joueraient un rôle important dans le réseau électrique et pour des endroits plus reclus, comme les installations industrielles et les communautés nordiques isolées. Les petits réacteurs pourraient aussi contribuer à la production d’hydrogène et au réchauffement local.

Selon le gouvernement fédéral, le marché global pour les PRM oscillera entre 150 et 300 milliards d’ici 2040, mais certains remettent en question la légitimité de cette estimation.

Le ministre O’Regan a insisté sur le fait que le Canada, perçu comme un leader en technologie nucléaire, ne peut pas se permettre d’ignorer les avantages potentiels des nouveaux réacteurs.