(Québec) Le gouvernement Legault doit aller chercher le butin du Québec au fédéral dans son nouveau Plan vert.

C’est ce que réclame le Parti québécois (PQ) avant le dévoilement du Plan vert par le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, prévu lundi.

En entrevue avec La Presse Canadienne vendredi, le porte-parole péquiste en matière d’environnement, Sylvain Gaudreault, a rappelé que tout récemment, Ottawa a accordé 295 millions à une usine Ford en Ontario pour la convertir à l’assemblage de véhicules électriques.

Or le Québec acquiert l’équivalent de la moitié des véhicules électriques au Canada et produit également des composantes et des véhicules électriques plus lourds, a fait valoir le député péquiste de Jonquière.

« Je veux voir dans le Plan vert une volonté d’aller chercher la juste part du Québec pour investir dans notre propre industrie de l’électrification des transports », que ce soit pour les batteries et les autobus électriques.

Il demande aussi la mise en place d’un véritable virage vers l’éco-fiscalité, c’est-à-dire une politique fiscale qui encourage les comportements écoresponsables et décourage les actions et dépenses plus polluantes, comme le recommande le Commissaire au développement durable.

Ainsi, M. Gaudreault revient à la charge avec par exemple un système d’immatriculation « bonus-malus », où les véhicules plus polluants coûtent plus cher à immatriculer que les moins énergivores.

« Cela enverrait un signal fort », a-t-il commenté. Il ajoute toutefois qu’il faudrait prévoir des rabais pour les travailleurs et entrepreneurs qui ont notamment besoin de camionnettes pour effectuer leurs tâches.

Le porte-parole péquiste réclame également l’ajout d’un budget carbone, qui comme dans d’autres pays comptabiliserait précisément les émissions de gaz à effet de serre (GES) par ministère, un peu comme on le fait pour le budget des dépenses du gouvernement.

« Le dépôt du budget carbone serait un moment charnière, a-t-il expliqué. Dans un souci de transparence, on verrait le chemin vers l’atteinte des cibles de réduction de 37,5 % des GES (par rapport au niveau 1990, prévue pour 2030). »

Enfin, M. Gaudreault appelle à la mise en place d’un plan de transition « juste et équitable », soit des mesures de reconversion pour les travailleurs affectés par le passage vers l’économie sans hydrocarbures.

En pour conclure, il propose la mise sur pied d’un véritable programme d’éducation à l’environnement dans les écoles primaires et secondaires du Québec.

Rappelons que le Plan vert qui sera déposé lundi est attendu depuis plusieurs mois déjà. Il détaillera quelles mesures le gouvernement Legault mettra en place pour réduire de 37,5 % les émissions de GES au cours de la prochaine décennie, conformément aux accords de Paris.