(Ottawa) Des militants pour les droits sur les armes à feu se sont réunis à Ottawa, samedi, pour contester « l’injustice et l’inefficacité » des interdictions gouvernementales.

C’est la Coalition canadienne pour le droit aux armes à feu (CCDAF) qui avait convoqué un rassemblement devant la colline du Parlement pour faire valoir les droits de ses membres.

L’évènement, appelé « Marche pour l’intégrité », visait à démontrer aux Canadiens « qui sont vraiment » les propriétaires d’armes à feu.

« Nous sommes vos amis, vos collègues et vos voisins. Nous ne sommes pas différents des autres », a écrit le groupe sur son site internet.

C’est avant tout un exercice de relations publiques, a-t-on ajouté. La Presse Canadienne a tenté de joindre la CCDAF, sans succès.

PHOTO JUSTIN TANG, LA PRESSE CANADIENNE

Les manifestants contestent « l’injustice et l’inefficacité » des interdictions gouvernementales, qui touchent notamment les armes d’assaut de type militaire.

En fin d’après-midi, les organisateurs ont avancé que plus 5000 personnes avaient déferlé dans les rues d’Ottawa, mais selon le Service de protection parlementaire du Canada, la marche a plutôt attiré environ 800 participants.

Nathalie Provost, survivante de la tuerie de Polytechnique et militante pour le contrôle des armes à feu au groupe Polysesouvient, rappelle que l’objectif du gouvernement n’est pas de pénaliser les citoyens ordinaires qui font de la chasse, par exemple.

« Un chasseur a le droit de chasser, ma famille a des chasseurs, il n’y a aucun souci, a-t-elle argué. Ce qui nous inquiète plus, c’est qu’il y a peu de contrôle d’armes à feu. »

Selon Mme Provost, les militants ont participé à cette marche puisqu’ils sont inquiets dans la foulée de l’interdiction des armes d’assaut de type militaire par le gouvernement Trudeau, en mai dernier.

« Ils sont inquiets de perdre un privilège », a-t-elle indiqué.

Les armes d’assaut bannies

Le gouvernement Trudeau a annoncé en mai qu’il était désormais interdit d’utiliser, de vendre et d’importer des armes d’assaut au Canada. Le gouvernement est en voie de mettre en place un programme de rachat pour retirer les armes de la circulation. Un appel d’offres a été lancé à cet effet le mois dernier.

A priori, ce programme serait volontaire et non obligatoire – ce qui dérange Polysesouvient.

« Le robinet qui permet d’entrer de nouvelles armes d’assaut est fermé, mais la piscine, il y en a pas mal dedans », a-t-elle illustré.

Mme Provost souhaite que ces armes « terribles » disparaissent complètement au pays.

« La pire scène d’horreur de ma vie, elle a pas duré très longtemps, mais elle a tué six personnes et moi, c’est quatre balles dans mon corps », a-t-elle dit après un long soupir.

« C’est affolant, la vitesse à laquelle ces armes-là détruisent. »

De son côté, la Coalition canadienne pour le droit aux armes à feu a contesté en Cour fédérale la constitutionnalité de l’arrêté ministériel du gouvernement Trudeau.

Dans sa contestation en Cour fédérale, la Coalition plaide que ces fusils sont des armes destinées à la chasse et au tir sportif, puisque c’est comme ça que leurs propriétaires les utilisent depuis des décennies. La Coalition plaide que les nouveaux règlements, décrétés par arrêté ministériel, sont illégaux et dépassent la portée des pouvoirs conférés au cabinet fédéral.

Note aux lecteurs : Ceci est une version corrigée. Une version antérieure rapportait que le gouvernement a mis en place un programme de rachat des armes d’assaut en circulation. Or, ce programme est toujours en cours de préparation.