(Ottawa) Le premier ministre Justin Trudeau a soutenu vendredi qu’une « déclaration des premiers ministres contre le racisme » ne faisait pas mention spécifiquement de discrimination « systémique » parce que tous ses homologues des provinces et territoires ne seraient pas d’accord avec ce choix de termes.

La déclaration, publiée jeudi, indique fermement que les 14 premiers ministres s’opposent au racisme et « s’engagent à exercer leur leadership et à apporter les changements nécessaires à leurs politiques, initiatives et pratiques ».

« Conscients que l’une des forces du Canada réside dans sa diversité, les premiers ministres condamnent toute forme de racisme, de discrimination, d’intolérance et de sectarisme, indique la déclaration. Les premiers ministres sont déterminés à s’y attaquer, notamment le racisme et la haine envers les Noirs, les Autochtones et les Asiatiques, l’antisémitisme et l’islamophobie. »

Mais la déclaration des premiers ministres ne parle pas de « racisme systémique », forme de discrimination plus subtile, dans laquelle les membres de certaines communautés se voient refuser des opportunités en raison de la façon dont les systèmes ou les programmes sont conçus, sans expressions manifestes de fanatisme ou de ségrégation.

« Il n’y avait pas de consensus sur l’utilisation de l’expression “discrimination systémique" ou "racisme systémique", a expliqué vendredi M. Trudeau en conférence de presse. J’ai indiqué clairement que le gouvernement fédéral le reconnaît, afin de pouvoir mieux y faire face. »

M. Trudeau n’a pas identifié les premiers ministres qui n’étaient pas prêts à prononcer le mot « systémique ». Mais on sait déjà que le premier ministre du Québec, François Legault, ou la commissaire de la Gendarmerie royale du Canada, Brenda Lucki, ont déclaré publiquement qu’ils voulaient éliminer le racisme, sans aller jusqu’à utiliser le terme « systémique » pour parler des caractéristiques discriminatoires inhérentes à leurs institutions. Mme Lucki s’est depuis ravisée.

Selon M. Trudeau, ce débat illustre à quel point il reste du travail à faire pour lutter contre le racisme systémique au pays.