Le géographe Louis-Edmond Hamelin, spécialiste de la nordicité québécoise, s’est éteint à l’âge de 96 ans.

Les éditions du Septentrion ont indiqué jeudi sur Facebook avoir appris avec tristesse le décès de Louis-Edmond Hamelin, pionnier des études nordiques au Québec. L’entreprise a souligné qu’il laissait « derrière lui une œuvre colossale », et a offert ses condoléances à sa famille et ses proches.

Homme de terrain et intellectuel, il se rendra en canot à la baie James à la fin des années 1940, et fera de très nombreux voyages d’études dans le Nord.

Au fil de recherches s’étant étalées sur plus de cinq décennies, M. Hamelin aborde de front de nouveaux thèmes comme ceux des frontières, de l’identité du Nord de même que des relations entre le Nord et le Sud à l’intérieur des pays froids.

Le Centre interuniversitaire d’études et de recherches autochtones (CIÉRA) soutient que « tous les chercheurs qui travaillent sur le Nord lui sont profondément redevables ». Se disant l’héritier du Centre d’études nordiques de l’Université Laval, fondé par M. Hamelin, cet organisme a parlé d’une « dette immense » envers le travail du géographe.

« Il a parcouru le Nord à pied, en canot, en train et en avion, mais aussi mentalement en créant un lexique qui a permis au Québec d’exprimer sa nordicité et son autochtonie, des mots qu’il a créés pour décrire ces réalités trop souvent méconnues du Québec. Il a aussi mis de la poésie dans la recherche en créant des mots tels que glaciel ou hivernité, qui nous permettent de nous réconcilier avec notre hiver », affirme le CIÉRA sur Facebook.

Dans son ouvrage Nordicité canadienne — paru en 1975, puis réédité —, le géographe reconnu à l’international livre son expérience vécue sur le Nord et sa signification, les conflits entre le fédéral, les provinces et les autochtones, et expose un sous-développement économique du Nord.

En 2011, M. Hamelin prend part au dévoilement du Plan Nord au côté du premier ministre de l’époque, Jean Charest. Il appuie alors depuis des décennies le développement du Grand Nord québécois, en ayant notamment à cœur l’avenir des communautés autochtones aux prises avec de graves problèmes sociaux.

Grand officier de l’Ordre national du Québec et Officier de l’Ordre du Canada, M. Hamelin a enseigné à l’Université Laval de 1951 à 1978. Un groupe d’études est désigné en l’honneur de sa contribution dans cet établissement à Québec, la Chaire Louis-Edmond Hamelin de recherche nordique en sciences sociales.

M. Hamelin a été recteur de l’Université du Québec à Trois-Rivières, de 1978 à 1983, et président de l’Association canadienne-française pour l’avancement des sciences — dénommée tout simplement l’Acfas aujourd’hui —, en 1979 et 1980.