Le Conseil de presse du Québec a rejeté, en octobre dernier, trois plaintes contre La Presse, retenant seulement un « manquement mineur » dans l’un des cas.

Une plainte avait été déposée en août 2018 contre La Presse pour l’utilisation d’une photographie montrant deux armes de poing.

Le plaignant, Michel Dufour, alléguait que la photo utilisée pour illustrer le texte « Les élus montréalais demandent l’interdiction des armes de poing » n’avait « pas de lien avec l’article ». La photo en question montrait deux armes de poing dans un tiroir ouvert.

Le Conseil a jugé que, même si l’une des deux armes était déjà prohibée – l’autre étant à usage restreint –, il s’agissait d’une photo adéquate pour illustrer un texte sur les armes de poing pour lesquels les élus demandaient une interdiction.

Le Conseil de presse a aussi donné raison à lapresse.ca pour l’utilisation d’une autre photo sur le site web, concernant l’article « Cadre financier du PLQ : de la “triche”, affirme le PQ », publié le 12 septembre 2018.

L’illustration coiffant le texte était une photo de Véronique Hivon, alors vice-cheffe du Parti québécois. Le plaignant, Billy St-Pierre, jugeait que la photo « ridiculis[ait] Mme Hivon et par le fait même la nature des propos du contenu ».

Pour le Conseil de presse, il s’agissait de « son interprétation de la photo », soulignant que le plaignant n’avait présenté aucun argument à l’appui de sa prétention.

Selon M. St-Pierre, le choix de la photo laissait aussi « transparaître les intérêts politiques de l’auteur, peut-être même du journal ». Le Conseil a rejeté l’argument du manque d’indépendance.

La troisième plainte, déposée le 25 octobre 2018, visait lapresse.ca et la journaliste Isabelle Grignon-Francke. Le plaignant Jerome Tapp déplorait des inexactitudes dans le texte « Trudeau interdira-t-il les armes d’assaut et de poing ? ».

Le premier grief de M. Tapp concernait des « informations inexactes », alors que la journaliste rapportait les propos d’une autre personne. Le Conseil a déterminé, comme dans des décisions antérieures, qu’un journaliste « qui rapporte des propos n’est pas responsable de l’opinion émise par la personne ».

Il a aussi rejeté le grief d’informations inexactes dans le cas des « armes sur les campus ». M. Tapp avançait qu’elles y étaient déjà interdites. Or, le passage en question confirmait cette information et est exact, selon le Conseil.

En revanche, le Conseil de presse a retenu un grief d’information inexacte sur l’enregistrement des armes. Dans son texte, la journaliste écrivait que, depuis 2012, les « armes d’assaut et de poing ne sont pas enregistrées dans aucune des provinces canadiennes ». La phrase en question était erronée, puisque les armes de poing et celles dites d’assaut doivent être enregistrées au Canada.

La Presse s’est défendue en expliquant que la version initiale du texte, contenant l’erreur, avait été en ligne pendant un peu plus de trois heures, corrigée « dès qu’elle [avait] été portée à l’attention de La Presse ».

Le Conseil n’a pas blâmé La Presse, compte tenu de sa rapidité à faire la correction. Elle lui a cependant imposé un « manquement mineur », plutôt que l’absolution, « en raison de l’importance de la faute initiale ».