(Halifax) Les avocats de clients ayant perdu des millions de dollars dans la faillite de la plateforme d’échange de cryptomonnaie QuadrigaCX ont officiellement demandé à la GRC d’exhumer les restes du fondateur de la firme.

Dans une lettre publiée vendredi sur son site internet, le cabinet juridique Miller Thomson LLP de Toronto demande au Programme des délits commerciaux de la GRC de procéder à une autopsie sur le corps de Gerald Cotten pour confirmer son identité et la cause du décès.

La lettre indique qu’il est important de savoir si « M. Cotten est vraiment décédé ». Le cabinet demande que le processus d’exhumation soit achevé d’ici le printemps 2020.

Cotten, qui dirigeait l’entreprise depuis son domicile situé à l’extérieur de Halifax, est décédé subitement en décembre 2018 lors d’un voyage en Inde. À titre de PDG de QuadrigaCX et administrateur unique, il était le seul à avoir accès aux portefeuilles froids censés contenir la cryptomonnaie de ses clients.

Plus de 76 000 créanciers chirographaires, presque tous des clients de QuadrigaCX, se sont manifestés pour réclamer 214,6 millions — 74,1 millions en espèces et 140,5 millions en cryptomonnaie.

La demande d’exhumation a considérablement fait de la peine à la veuve de M. Cotten, Jennifer Robertson, a indiqué son avocat Richard Niedemayer dans une déclaration transmise par courriel.

PHOTO ANDREW VAUGHAN, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Les avocats de clients ayant perdu des millions dans la faillite de QuadrigaCX se présentent à la Cour suprême de la Nouvelle-Écosse, le 5 février.

« Gerry est décédé le 9 décembre 2018 en Inde, peut-on lire dans la déclaration. On ne sait pas comment l’exhumation ou une autopsie pour confirmer la cause du décès de Gerry à la suite de complications résultant de la maladie de Crohn pourrait aider davantage le processus de récupération des avoirs. »

Dans un règlement annoncé en octobre, Mme Robertson et la succession de M. Cotten avaient accepté de restituer environ 12 millions d’actifs pour aider à rembourser les utilisateurs de la plateforme. Parmi ces actifs figuraient des propriétés en Nouvelle-Écosse et en Colombie-Britannique, un petit avion, des « véhicules de luxe », un voilier, des investissements et de l’argent, ainsi que des pièces d’or et d’argent.

Le syndic de faillite Ernst and Young a découvert lors d’une enquête que l’entreprise avait faussé les rapports financiers et que des volumes importants de cryptomonnaies avaient été transférés sur des comptes personnels contrôlés par M. Cotten.

Dans une déclaration publiée au moment du règlement, Mme Robertson a déclaré qu’elle n’était pas au courant de la façon dont son mari exploitait l’entreprise ni de son utilisation des fonds des utilisateurs.