La mairesse de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, où le bris d’une digue a inondé ce samedi des centaines de résidences, rejette toute responsabilité pour l’incident.  

« La digue a été inspectée régulièrement et expertisée depuis les crues de 2017, a affirmé la mairesse Sonia Paulus, lors d’une point de presse en fin d’après-midi. Notre ingénieur et son assistant y allaient souvent. »

« La ville n’a absolument rien à se reprocher », a-t-elle ensuite ajouté, lorsqu’elle a été questionnée au sujet d’un possible recours collectif que des résidents sinistrés parlent d’intenter contre la municipalité.  

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Une camionnette est à moitié submergée en pleine rue résidentielle de Sainte-Marthe-sur-le-Lac.

La digue en question, construite dans les années 70, permettait au secteur de ne pas être considéré comme une zone inondable. La municipalité avait cependant officiellement fait une demande à Québec en février dernier pour faire rehausser la barrière de béton, « afin de faire face aux changements climatiques ».  

Les travaux devaient coûter 2,3 millions de dollars, mais ne devaient pas commencer avant l’automne. « Il n’y a pas eu de négligence. Nous avons fait une demande de rehaussement. Vous savez tous qu’on doit aller en appel d’offres, qu’il y a de la bureaucratie, tout a été fait dans les délais », assure Mme Paulhus.

« Faire expertiser une digue de 3,5 kilomètres ça ne se fait pas en criant ciseau », a justifié la mairesse.   

Plus tôt aujourd’hui, le premier ministre François Legault a affirmé qu’il n’a pas encore autorisé la reconstruction de l’ouvrage. « Il n’y a pas de décision de prise », a-t-il dit en conférence de presse. Le premier ministre estime qu’il faut tenir compte des impacts environnementaux liés au rejet possible des eaux souillés de l’inondation dans le lac des Deux-Montagnes.

Les causes exactes de l’incident demeurent inconnues pour le moment. Selon la mairesse, le niveau d’eau encore élevé dans les rues touchées par l’inondation empêche de démarrer une enquête pour les trouver. Selon elle, l’incident se serait produit même si la digue avait été rehaussée comme prévu. « Je ne suis pas une experte, mais on a l’impression que c’est par le bas [que la digue a cédé] parce que la glaise est devenue trop liquide ».

En fin de journée, 877 maisons étaient toujours inondées. Plusieurs résidents ont été autorisés à retourner chez eux, mais n’auront accès à aucun service pendant encore quelques jours. « Ça signifie aucune eau potable, aucune électricité, aucun service sanitaire », a précisé le chef du Service incendies de Deux-Montagnes, Norbert Vendette.