Un Canadien condamné à 15 ans de prison en Chine pour trafic de drogue sera jugé de nouveau lundi, un procès à l'issue duquel sa peine pourrait être alourdie, au risque d'aggraver la crise diplomatique entre Pékin et Ottawa.

Le procès de Robert Lloyd Schellenberg se tiendra le 14 janvier à partir de 8h (heure locale), a annoncé jeudi le Tribunal populaire intermédiaire de la ville de Dalian (nord-est) sur son site internet.

La Chine applique une politique de tolérance zéro concernant le trafic de drogue et a déjà condamné à mort plusieurs étrangers jugés coupables de commerce de grandes quantités de stupéfiants.  

Ce procès intervient à l'heure où Pékin et Ottawa sont en pleine crise diplomatique. Celle-ci a été déclenchée par l'arrestation le 1er décembre au Canada, sur demande américaine, d'une haute dirigeante du groupe chinois de télécommunications Huawei.

Quelques jours après, deux ressortissants canadiens ont été interpellés en Chine : l'ex-diplomate Michael Kovrig et le consultant Michael Spavor, qui sont soupçonnés d'activités « menaçant la sécurité nationale » par le géant asiatique.

Ces arrestations ont été largement perçues en Occident comme une mesure de rétorsion après l'interpellation de la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou - par ailleurs fille du fondateur du groupe.

Dans un jugement de première instance rendu en novembre, Robert Lloyd Schellenberg avait été condamné à 15 ans de prison et à 150 000 yuans d'amende (environ 29 300$).

Mais la Haute Cour populaire du Liaoning, devant laquelle l'accusé comparaissait en appel fin décembre, après le début de la crise diplomatique, a jugé le verdict « clairement inapproprié » et trop « indulgent » au vu de la gravité des faits.  Elle a ordonné un nouveau procès.

M. Schellenberg est accusé d'avoir joué un « rôle important » dans un trafic de stupéfiants ainsi que d'avoir pris part à un réseau international de trafic de drogue, avait indiqué la cour.

Des étrangers ont déjà été exécutés en Chine pour des crimes liés au trafic de drogue.

En 2014, un Japonais avait été condamné à mort à Dalian pour des infractions liées à la drogue, selon des médias et des diplomates japonais.  

La Chine avait aussi condamné à mort en 2013 un trafiquant  philippin, ignorant la requête de Manille d'épargner sa vie, selon le ministère philippin des Affaires étrangères.