(Montréal) L’arrivée tardive des grandes chaleurs a eu une incidence sur le nombre d’incendies de forêt au Québec, à tel point que la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) recense le plus faible nombre d’incendies de son histoire depuis le début de la saison dans la province.

Son coordonnateur aux communications et à la prévention, Stéphane Caron, affirme que la SOPFEU a connu son « plus petit printemps » en 25 ans d’existence.

Un nouvel incendie de forêt a vu le jour samedi dans la Vallée-de-la-Gatineau et le seul autre brasier, allumé par un feu de camp à Lac Hébert, entre Lebel-sur-Quévillon et Chibougamau, était maîtrisé et sur le point d’être déclaré éteint, selon M. Caron.

Depuis le début du printemps, la SOPFEU n’a recensé que 102 incendies de forêt, ce qui représente un net recul par rapport aux années précédentes.

« Évidemment, on n’est qu’à la fin juin, mais la moyenne des dix dernières années est de 271 incendies en pareille date », souligne M. Caron.

Si Dame Nature a contribué à ce scénario avec des températures plus fraîches au printemps et beaucoup de pluie jusqu’à présent, la SOPFEU note aussi une diminution constante du nombre de feux de cause humaine tous les ans.

« Scientifiquement, je ne peux pas vous dire que c’est juste les campagnes de prévention menées par la SOPFEU, mais c’est vrai que le comportement des gens change. Les gens sont plus conscientisés par exemple face aux mégots de cigarette qu’il ne faut pas lancer dans la broussaille », affirme le porte-parole.

D’ailleurs, 30 % des incendies de forêt trouvent leur source dans des activités récréatives telles que le camping et la pêche.

« Les feux de camp, c’est aussi une cause importante des incendies de forêt, rappelle Stéphane Caron. Le feu qu’on a actuellement et qui est sur le point d’être déclaré éteint a commencé par un feu de camp. »

En cette période de vacances estivales qui s’amorce, il est toutefois possible de vérifier le danger d’incendie en forêt sur le site internet de la SOPFEU, voire sur les panneaux qu’on retrouve un peu partout sur le territoire.

« Quand le danger d’incendie est autour de très élevé à extrême, vaut mieux ne pas faire de feu de camp parce que si le feu de camp s’échappe, il risque de faire pas mal de dommages. »

« Vous connaissez l’expression renaître de ses cendres, bien c’est vrai, dit M. Caron. Il suffit d’un peu de vent et quelquefois, le feu peut même avoir brûlé des racines qui se trouvent en dessous du feu alors c’est vraiment important de l’éteindre complètement. »

Ceux qui brûlent leurs rebuts au printemps, une pratique désignée comme « les feux de résidents » dans le jargon de la SOPFEU, représentent aussi 30 % des causes d’incendies de forêt au Québec.

La foudre en est responsable dans 24 % des cas et le reste est attribuable aux activités industrielles telles que les opérations forestières, sans oublier quelques gestes volontaires qui sont malheureusement recensés chaque année, note M. Caron.

« Le Québec connaît en moyenne 460 incendies de forêt par été. Si on regarde l’an passé, on avait eu une saison un peu plus grosse avec 531 incendies de forêt au cours de l’été. »

Si la SOPFEU connaît un début de saison plutôt calme, ses effectifs ne chôment pas pour autant. La SOPFEU a ainsi pu dégager des ressources humaines et matérielles pour combattre les incendies de forêt en Alberta. Au total, ce sont six sections de 20 pompiers qui sont partis dans des missions de 14 jours chacune. Certains de ces pompiers forestiers y sont allés à plus d’une reprise, relève M. Caron.

« Le premier groupe est parti le 26 mai et il reste encore une section de 20 pompiers qui devrait rentrer le 4 juillet. Pour le moment, il n’y a pas d’autres demandes de l’Alberta. »