Le maire de Saint-Jean-sur-Richelieu, Alain Laplante, sera suspendu sans solde pendant 95 jours pour avoir violé le code d’éthique de sa municipalité.

La Commission municipale du Québec (CMQ) lui reproche son comportement dans la foulée du congédiement de son chef de cabinet et de la poursuite déposée par ce dernier contre la ville.

M. Laplante s’est placé en conflit d’intérêts pour défendre cet ex-employé (et ami) contre les intérêts de la ville, selon la décision de la CMQ publiée aujourd’hui. Il aurait aussi utilisé des ressources de la ville à des fins partisanes en publiant des communiqués de presse sur le sujet.  

Le chef de cabinet Guy Grenier a été congédié par le conseil municipal, dominé par des opposants du maire. Face à cette décision, le maire Laplante s’est lancé dans « croisade » contre son propre hôtel de ville. 

« Il appert sans équivoque que le maire appuie totalement [son chef de cabinet] au détriment de la ville », lui reproche la CMQ dans sa décision. Il aurait notamment partagé des informations sensibles avec lui, au point où les avocats de la ville ne voulaient pas expliquer leur stratégie devant eux. « Un maire doit défendre les intérêts de sa Ville ou, à tout le moins, ne pas lui nuire. »

Alain Laplante a déjà lancé une contestation de la décision de la CMQ devant la Cour supérieure. Il demande en outre que la suspension ne soit pas appliquée tant qu’un juge ne se sera pas prononcé sur le fond de l’affaire. Le maire « se sent floué, a totalement perdu confiance en ce processus d’enquête », indique sa procédure judiciaire.