Il y a eu 87 000 homicides de femmes dans le monde durant l'année 2017, dont environ 30 000 (34%) commis par le partenaire de la victime, a révélé dimanche l'ONU, alors que s'amorçait au Québec la campagne 12 jours d'action contre les violences envers les femmes, qui vise à « mettre fin aux abus systémiques » que ces dernières subissent.

Mené par une douzaine d'organismes communautaires oeuvrant auprès des femmes, le mouvement souhaite encourager la population et les responsables politiques à passer à l'action pour lutter en faveur des droits des femmes.

«La violence envers les femmes, c'est l'affaire de tout le monde», ont déclaré les organisatrices de la campagne dans un communiqué annonçant la diffusion, aujourd'hui, de «huit capsules vidéo pour mettre en relief les problématiques concrètes que vivent encore trop de femmes, informer le public et lancer un appel à l'action».

Jusqu'au 6 décembre, divers événements, conférences, ateliers et forums, notamment, se dérouleront dans plusieurs villes du Québec afin d'attirer l'attention sur les enjeux que vivent les femmes, dans la province et à travers le monde.

Le Comité des 12 jours d'action contre les violences envers les femmes réclame notamment un meilleur financement des organismes du milieu ainsi que la reconnaissance du caractère systémique de certaines violences contre les femmes.

Cordonnée cette année par la Fédération des femmes du Québec (FFQ), la campagne en est à sa 10e édition. Alors que le Plan d'action contre la violence conjugale a été dévoilé par le gouvernement provincial libéral en août dernier, le comité d'organismes se dit insatisfait des initiatives gouvernementales des dernières années.

87 000 homicides

Le lancement de la campagne coïncidait, dimanche, avec la Journée internationale pour l'élimination de la violence contre les femmes et la publication d'une étude de l'ONU dévoilant que plus de la moitié des femmes assassinées dans le monde en 2017 ont été tuées par leur compagnon ou des membres de leur famille.

Le Bureau des Nations unies sur la drogue et la criminalité a calculé un total de 87 000 homicides de femmes dans le monde l'an dernier, dont environ 30 000 ont été commis par le partenaire de la victime.

Les femmes sont celles qui ont le plus de probabilités d'être tuées par leur compagnon ou des membres de leur famille. Selon le Bureau de l'ONU, «aucun progrès tangible» pour combattre ce fléau n'a été fait, ces dernières années, «en dépit de législations et de programmes développés pour éradiquer les violences contre les femmes».

Le rapport souligne «le besoin d'une prévention de la criminalité et d'une justice pénale efficace pour affronter les violences contre les femmes» et appelle à une meilleure coordination entre la police et la justice pour que les auteurs de violences soient tenus responsables de leurs actes.

Se souvenir de Polytechnique

Partout sur la planète, les 16 jours de militantisme contre la violence fondée sur le sexe de l'ONU ont également débuté dimanche et s'étireront jusqu'au 10 décembre.

Au Québec, la campagne des 12 jours d'action se conclura quatre jours plus tôt afin de commémorer la tuerie de l'École Polytechnique.

Le 6 décembre à midi, au square Chabot, le comité de 12 jours d'action honorera la mémoire des 14 femmes victimes des évènements de 1989, lors de la commémoration annuelle de la tragédie.