L'Union des opérateurs grutiers demande à ses membres de retourner au travail dès demain. Dans un message envoyé aux grévistes, lundi soir, le syndicat demande aux travailleurs de respecter la décision du Tribunal administratif du travail.

«En raison de la décision rendue le 21 juin 2018 par le juge Alain Turcotte du Tribunal administratif du travail (TAT) ordonnant le retour au travail des grutiers, nous nous devons de respecter cette décision. Je vous enjoins donc de retourner au travail et de cesser toute grève ou tout ralentissement de travail», peut-on lire dans la lettre signée par le directeur du local 791G de la FTQ-Construction, Evans Dupuis. 

Ce dernier ajoute qu'«il est cependant évident» que le syndicat «n'abandonne pas son cahier de revendications. Plus particulièrement, la santé, la sécurité et l'intégrité des travailleurs et du public demeurent une exigence essentielle dans les diverses démarches juridiques et administratives [...] déjà entreprises.» 

Les membres sont convoqués à une réunion «très IMPORTANTE», mardi soir, à Anjou. 

Grève illégale

Les moyens de pression ont débuté le 14 juin dernier au chantier du nouveau pont Champlain. Lundi dernier, la grève s'était généralisée à plusieurs chantiers du Québec. La grève est considérée comme illégale parce que la convention collective qui lie les associations patronales et les syndicats est en vigueur jusqu'en 2021.

Les grutiers contestent un nouveau règlement qui permet à certains travailleurs d'autres métiers d'opérer des grues dans certaines conditions, sans suivre une formation collégiale obligatoire de 870 heures. Le processus se fait plutôt par «compagnonnage», exige 150 heures de formation et la réussite d'un examen avec un résultat minimum de 80%.

Les syndiqués affirment que cette approche mènera inévitablement à des accidents mortels. La partie patronale soutient que la contestation vise plutôt à protéger un monopole historique des grutiers sur le métier.

La Fédération des travailleurs du Québec a demandé la semaine dernière la mise sur pied d'un comité indépendant pour étudier le règlement et ses conséquences éventuelles sur la sécurité des travailleurs. La question fait l'objet de discussions en comité paritaire depuis près de 20 ans.

- Avec Tristan Péloquin