Après avoir reçu quelques dizaines de plaintes depuis les dernières semaines, la Commission de la construction du Québec a mis en place une ligne d'aide (le 1-844-374-4149) destinée aux victimes d'inconduite ou de harcèlement sexuel sur les chantiers.

En conférence de presse ce matin, la présidente-directrice générale de la CCQ, Diane Lemieux, a dit que son organisme «encourage fortement les victimes à porter plainte à la police. Les coupables doivent être punis. (...) La ligne spéciale annoncée aujourd'hui ne se substitue aucunement au travail des forces de l'ordre.»

À l'heure actuelle, le milieu de la construction compte moins de 2% de femmes, et elles ne dénoncent à peu près jamais, a expliqué Pierre Brassard, président de la CSN-Construction. 

"Quand des cas d'inconduite ou de harcèlement sexuel surviennent, les rares femmes qui osent dénoncer sont congédiées. Les femmes sont très minoritaires, elles savent qu'elles peuvent perdre leur emploi alors elles préfèrent donc se taire."

Emmanuelle-Cynthia Foisy, secrétaire-générale de la CSN-Construction, dit espérer que la ligne de référence incite plus de femmes à porter plainte, de même que tout homme qui pourrait aussi être une victime.

«Tape sur les fesses»

Yves Ouellet, directeur général de la FTQ-Construction, salue la mise en place de la ligne téléphonique et soutient que de la formation et des campagnes de sensibilisation s'y ajouteront du côté de son organisation.

«C"est souvent un problème d'éducation, dit-il. Un gars peut dire: "Je lui ai juste donné une tape sur les fesses !"»

Des blagues qui n'en sont pas, des compliments, même, n'ont pas leur place, insiste M. Ouellet. «Un lieu de travail, ce n'est pas une place pour cruiser.»

Notons que la ligne téléphonique servira surtout de ligne d'accueil et de référence, car ce ne seront ni des psychologues ni des travailleurs sociaux ou autres au bout du fil.

photo PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

La présidente-directrice générale de la CCQ, Diane Lemieux.