Visé par des allégations de corruption, le maire de Terrebonne Jean-Marc Robitaille a remis sa démission pour des raisons de santé mardi après-midi. L'Unité permanente anticorruption (UPAC) avait effectué des perquisitions dans sa résidence et plusieurs membres de sa garde rapprochée en juillet dernier dans le cadre d'une enquête sur l'octroi de contrats publics.

Maire de la ville de 112 000 habitants depuis 1997, Jean-Marc Robitaille était en arrêt de travail pour des raisons de santé depuis le mois d'août dernier. Il n'avait plus été aperçu depuis en public ou à une séance du conseil municipal. «Mon état de santé actuel, conjugué à celui de mon épouse, ne me permet pas d'assumer mes fonctions de façon adéquate, et ce, dans un avenir raisonnable», a indiqué M. Robitaille, dans un communiqué mardi.

En juillet, l'UPAC a mené des perquisitions dans une dizaine d'endroits, dont la résidence du maire Robitaille, celle de son chef de cabinet Daniel Bélec et celle du directeur général de la ville Luc Papillon. L'UPAC avait également frappé l'hôtel de ville et le siège de la Régie d'aqueduc intermunicipale des Moulins. Aucune arrestation n'avait été effectuée par l'UPAC.

Selon des affidavits obtenus par le Journal de Montréal qui ont permis d'effectuer ces perquisitions, un véritable «système de corruption» aurait été mis en place à la Ville de Terrebonne depuis plus d'une dizaine d'années. Personne n'a été accusé dans ce dossier.

À la suite de ces perquisitions, plusieurs conseillers municipaux avaient claqué la porte du parti du maire pour siéger comme indépendants. Le directeur général Luc Papillon a pour sa part été retiré de ses fonctions avec salaire en octobre dernier.

Le maire intérimaire de la municipalité sera nommé par le conseil municipal de la Ville de Terrebonne. Comme Jean-Marc Robitaille a démissionné à moins d'un an des prochaines élections, une élection partielle n'est pas obligatoire. M. Robitaille soutient avoir décidé d'attendre cette date afin d'éviter une élection «inutile et coûteuse».