Le système de radio du Service de police de Laval (SPL) connaît des ratés depuis le début de l'année. À deux reprises, des policiers ont été plongés dans un inquiétant silence radio.

Samedi dernier, des interférences ont perturbé les communications entre des patrouilleurs et la centrale 911, le troisième incident en un mois. Ces problèmes récurrents sont « dangereux » pour la population et les policiers, dénonce le syndicat.

Samedi soir, de nombreux patrouilleurs avaient du mal à se faire comprendre par les employés du centre d'appels d'urgence en raison d'interférences sur les ondes. Les versions divergent toutefois sur la portée et les conséquences de ces perturbations. Selon la Fraternité des policiers de Laval, le signal était très faible et nuisait considérablement aux communications. « Pendant un bon trois heures, le centre avait beaucoup de difficulté à entendre les policiers sur la route. Ils entendaient environ un ou deux appels sur cinq. C'était très problématique. Depuis la fin janvier, on a toujours des problèmes », déplore le président du syndicat, André Potvin.

Or, le SPL soutient que les interférences n'ont duré qu'une demi-heure et n'ont en aucun cas mis en péril la sécurité des policiers et des citoyens. « Il n'y a pas eu de coupure, on a toujours été en contact avec les policiers à tout moment », martèle l'inspectrice Manon Ouellet, responsable du centre d'appels d'urgence. « Ils ont simplement eu une mauvaise communication. Au lieu d'être très clair, le signal pouvait entrer un peu moins clairement », précise-t-elle.

« On n'est pas des livreurs de pizza ! Au niveau de la sécurité publique, si les ondes radio ne marchent pas, c'est dangereux », dit André Potvin, président du syndicat.

Selon André Potvin, des perturbations importantes sur les ondes radio pourraient être catastrophiques pendant une opération majeure. « Il faut prévoir un plan B. La journée où ça va flancher au complet, on fait quoi ? C'est clair qu'on peut manquer des informations. C'est très problématique pour la population », s'inquiète-t-il.

Selon Manon Ouellet, les trois incidents du dernier mois n'ont rien à voir avec les pannes du système radio survenues le 29 janvier et le 16 février, et dont la source du problème a été réglée par le fournisseur Bell Mobilité. En janvier, un dirigeant de la police de Laval avait pourtant affirmé à La Presse que cette panne de deux heures du système de radio était « rarissime » et « exceptionnelle ».

Bell Mobilité ne fournit pas du bon service aux policiers, soutient André Potvin. « On n'est pas leur priorité et ça paraît beaucoup », déplore-t-il. Le contrat de Bell avec la Ville de Laval n'a d'ailleurs pas été renouvelé. C'est l'entreprise Motorola Solutions Canada qui a décroché le contrat de 10,3 millions pour la nouvelle infrastructure, en septembre dernier. 

Le SPL dit n'avoir « aucune plainte à formuler » à l'égard de Bell. Toutefois, la cause des interférences qui ont troublé les ondes samedi dernier, ainsi que le 22 et le 26 mars, demeure nébuleuse. 

Trois mois après la première panne du système radio, le syndicat attend toujours une procédure écrite en cas de panne. Or, le SPL soutient que cette procédure existe déjà depuis des années. « Cette procédure mentionne comment intervenir si jamais il y avait une coupure, une panne des ondes. Elle a toujours existé. On est à s'assurer qu'elle est adéquate », maintient Manon Ouellet.