Environ 200 personnes se sont rassemblées vendredi soir à Montréal dans le cadre du mouvement «Nuit Debout» lancé le mois dernier à Paris, afin de créer un véritable relais aux manifestations de l'autre côté de l'Atlantique, ont indiqué les organisateurs.

L'objectif de Nuit Debout est «de mettre en avant des personnes qui ne faisaient pas de politique jusqu'ici et de créer des espaces ouverts», a expliqué Pauline, une étudiante française à Montréal. «C'est un mouvement citoyen et nous demandons aux représentants politiques de ne pas prendre la parole».

Deux députés québécois, Manon Massé et Amir Khadir, membres de la formation de gauche Québec solidaire, ont écouté, mêlés à la foule, les discours et prises de position de jeunes anonymes devant le bâtiment abritant le consulat de France à Montréal.

Présentée comme «un rassemblement d'appui au mouvement social et démocratique» en France, la première manifestation de ce type dans la métropole québécoise avait comme objectif de tester la motivation avant d'organiser le 29 avril un rassemblement plus large.

Vendredi à Montréal les débats ont porté principalement sur les questions environnementales avec la polémique sur la construction d'un oléoduc au Québec, ou encore sur la défense du féminisme ou des Amérindiens.

L'un d'eux au micro a dénoncé les inégalités frappant les autochtones. «C'est important que le gouvernement nous reconnaisse», a lancé Terry Weaymouth.

«Il y a ici des gens du monde entier, venus parce que c'est un grand pays disent-ils, mais il y a une raison à cela, ce sont nos luttes qui sont à l'origine de la liberté», a-t-il ensuite confié à l'AFP.

Épicentre d'un mouvement citoyen inédit, «Nuit Debout» a été lancé le 31 mars à Paris où plusieurs manifestations se sont déroulées sur la place de la République au coeur de la capitale française.