Dans une rare apparition sur la scène publique, l'ex-premier ministre Jean Charest se joindra dans quelques jours à la délégation du gouvernement du Québec qui tente d'attirer les Jeux de la Francophonie 2021 dans sa ville natale, Sherbrooke.

Le 1er mars, les ministres Christine St-Pierre (Relations internationales) et Luc Fortin (Sports et Loisirs, et député de Sherbrooke) et le maire de Sherbrooke, Bernard Sévigny se rendront à Abidjan, en Côte-d'Ivoire pour tenter de convaincre les sbires de la Francophonie d'accorder ces Jeux à la plus importante ville des Cantons-de-l'Est. En renfort, ils compteront sur Jean Charest, qui conclura la présentation d'une heure.

Les Jeux de la Francophonie, qui comptent un volet sportif et un volet culturel, auront nécessairement lieu au Canada en 2021 puisque la seule concurrente de Sherbrooke est Moncton, au Nouveau-Brunswick.

Jean Charest, qui a été premier ministre du Québec de 2003 à 2012 a tissé en près d'une décennie des liens très étroits avec plusieurs dirigeants de pays membres de l'Organisation internationale de la Francophonie (80 pays regroupant 275 millions de personnes). Il les a d'ailleurs reçus à Québec en 2008 lors du Sommet de la Francophonie. À sa retraite de la vie publique, son nom avait même circulé comme candidat secrétaire général de l'OIF, mais c'est finalement Michaëlle Jean, ex-gouverneure générale, qui a été choisie après une intense cabale diplomatique d'Ottawa et de Québec en 2015.

Pour des raisons évidentes, Mme Jean reste neutre dans la course entre Sherbrooke et Moncton, mais Jean Charest, lui, défendra ouvertement son patelin. Avocat au cabinet McCarthy Tétrault depuis son retrait de la vie politique, Jean Charest voyage beaucoup pour ses nouvelles fonctions. Il est en ce moment en Afrique du Sud, d'où il est parti pour se poser à Abidjan, avant de s'envoler de nouveau vers Londres.

Le comité organisateur mise sur la qualité des installations de Sherbrooke, dont plusieurs sont très récentes, sur le visage universitaire et de plus en plus multiethnique de la ville pour séduire les dirigeants de la Francophonie.

Le comité technique des Jeux a déjà visité Sherbrooke il y a quelques mois. Reste à « compléter la vente », explique-t-on à Québec. Les organisateurs de Sherbrooke 2021 misent sur le thème de l'Espoir (pour la jeunesse) pour marquer des points. Ils mettront aussi de l'avant leurs deux porte-parole, Garou, un chanteur très connu dans la francophonie pour le volet culturel, et le champion olympique de lutte, Nicola Gill, pour le volet sportif.

Depuis quelques mois, les élus et représentants officiels du Québec en visite ou en poste à l'étranger multiplient les rencontres avec des leaders de la francophonie pour vanter la candidature de Sherbrooke. Ce fut le cas, encore récemment, lors de rencontres internationales en France et en Belgique, notamment.

Le financement total de l'événement sera assumé par les gouvernements provincial et fédéral et par la ville de Sherbrooke. Plus de 10 millions ont déjà été avancés et la note totale devrait tourner autour de 50 millions.