Le ministère de l'Immigration a dû désactiver son portail «Mon projet Québec» après seulement une demi-heure d'activité, mardi matin, laissant dans le doute des dizaines de milliers d'immigrants potentiels qui tentent de transmettre leur candidature.

Les candidats à l'immigration devaient se rendre sur le site à partir de 8h30 afin de transmettre leur dossier en ligne. Plusieurs dizaines de milliers de personnes devaient se connecter en même temps, puisque les demandes devaient être traitées sur la base du premier arrivé, premier servi.

L'achalandage a vite submergé le site. Peu après 9h, le MIDI a annoncé sur Twitter que le portail a été désactivé pour une période indéterminée.

«En raison d'un achalandage élevé du site, Mon projet Québec est hors service pour le moment, a-t-il écrit. Surveillez le site Web pour plus de détails.»

«Mon projet Québec» connaît des ratés depuis sa mise en ligne le 5 janvier dernier. Au début, seulement 150 personnes pouvaient s'y connecter en même temps pour créer leur dossier et remplir les formulaires en ligne. Des immigrants potentiels devaient attendre des heures, voire des jours, pour accéder au site.

Le MIDI a tenté tant bien que mal d'améliorer la performance du portail au cours des dernières semaines. On a augmenté à près de 500 le nombre d'internautes qui pouvaient y accéder simultanément.

Mais c'était largement insuffisant: plus de 40 000 personnes avaient créé un dossier et la grande majorité devait se rendre en ligne mardi matin pour transmettre leur demande de manière officielle.

L'avocat montréalais Hugues Langlais représente un client du Maroc qui tente d'immigrer au Québec. Comme des milliers d'autres personnes, il a tenté de se connecter au portail «Mon projet Québec» à 8h30. Et il n'a vu que des messages d'erreur.

«Moi, je suis à Montréal, imaginez le client qui est à Tombouctou, dans la brousse, et qui essaie de se connecter, a dit Me Langlais. Si ce projet n'est pas discriminatoire, je me demande ce que c'est.»

Le porte-parole du ministère de l'Immigration n'avait pas rappelé La Presse au moment d'écrire ces lignes.