L'ex-détenu français de Guantanamo interpellé lundi à Toronto alors qu'il arrivait au Canada pour une série de conférences contre la radicalisation sera libéré sous peu, afin de prendre un avion et retourner en Europe, a confirmé son avocat.

«Il s'en va à la maison», a confirmé Me Hadayt Nazami lorsque joint au téléphone. Le juriste croit que le battage médiatique sur son client, au Canada et en Europe, a mis beaucoup de pression sur l'Agence des services frontaliers (ASFC).

«Je crois qu'ils l'auraient gardé, sinon. Mais le fait que ce soit devenu une grosse affaire dans les médias a eu un impact», dit-il.

Mourad Benchellali devrait prendre un avion ce soir ou demain, probablement à destination des Reykjavik , en Islande, pour ensuite continuer vers la France, son pays de résidence. Il avait suivi le même chemin pour venir au Canada, afin d'éviter de survoler l'espace aérien américain, où on lui a déjà indiqué qu'il est interdit de vol.

Ancien prisonnier à Guantanamo

Peu avant le 11 septembre 2001, Mourad Benchellali avait été convaincu par son frère, un djihadiste endurci, de le rejoindre en Afghanistan. Il y avait été arrêté par l'armée américaine, qui l'avait envoyé passer 30 mois à la prison militaire de Guantanamo, avant de le transférer en France, où il a été condamné à 18 mois de prison.

Après sa libération, il a raconté ses mésaventures dans un livre et a commencé à donner des conférences où il prêche contre la violence et la radicalisation.

C'est dans ce cadre qu'il avait été invité au Canada, où il devait notamment participer à des activités à Toronto et Montréal.

Il a toutefois été intercepté dès son arrivée en sol canadien et placé en détention parce que l'ASFC estime qu'il pourrait toujours représenter une menace pour la sécurité nationale.

Une tentative précédente de M. Benchellali pour venir au Canada avait avorté parce qu'il n'avait pu embarquer sur un vol transatlantique qui devait traverser brièvement l'espace aérien américain.