La Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) a imposé des changements au champ de tir de la police de Montréal après une explosion qui a blessé très gravement un instructeur policier en devoir la semaine dernière, a appris La Presse.

L'accident est survenu le lundi 12 octobre, au champ de tir situé à Laval, à l'est de l'autoroute 25. Selon plusieurs sources bien au fait du dossier, il aurait pu avoir des conséquences funestes.

Le maître-instructeur de tir, qui cumule une longue expérience au sein du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), était à la fin de sa journée de travail. Il avait supervisé plusieurs collègues policiers qui s'exerçaient, comme ils doivent le faire périodiquement, à tirer avec leur arme de service sur une cible ayant la forme d'une silhouette humaine.

«Habituellement, quand ils avaient fini avec les cibles, ils prenaient tout ça et ils mettaient ça dans des barils en métal pour les faire brûler», raconte Franco Di Genova, porte-parole de la police de Laval, qui gère les installations où s'entraînent les policiers montréalais.

Lundi dernier, alors que le maître-instructeur se trouvait près du feu, il a soudainement été soufflé par une explosion dans le baril. Des collègues, très inquiets de son état, l'ont promptement emmené à l'hôpital, où son état a été stabilisé.

«Il a été blessé à la jambe et au tronc. Ce sont des blessures sérieuses, mais sa vie n'est pas en danger», assure le commandant Ian Lafrenière, porte-parole du SPVM.

Feux interdits

La cause de l'événement est inconnue. Selon nos sources, l'une des hypothèses étudiées est qu'une quelconque matière explosive a été jetée par erreur ou négligence dans le baril utilisé pour brûler les cibles.

Le lendemain, deux inspecteurs de la CSST se sont rendus sur les lieux. «Les inspecteurs ont interdit de brûler les rebuts, les cibles, les amorces de balle, etc. Et ils ont exigé la mise en place d'une méthode sécuritaire pour se débarrasser des rebuts», explique la porte-parole de l'organisme, Geneviève Trudel.

«Le soir même, un courriel avait été envoyé à tout le monde. Toutes les personnes ont été avisées qu'il n'y aurait plus de feux», confirme d'ailleurs le commandant Ian Lafrenière.

Puisque la police est impliquée à titre de responsable des lieux et que les méthodes de travail du SPVM sont en cause, la Sûreté du Québec a aussi été appelée en renfort pour éclaircir ce qui s'est produit.