Les Esséniens sont persécutés par l'État et les médias français parce qu'ils prônent un mode de vie alternatif, basé sur le respect de la nature et des autres ainsi que sur l'alimentation bio, selon le président du conseil d'administration de l'organisation.

Pier-Antoine Marier et deux de ses confrères (Guilhem et Simon, qui refusent d'être identifiés par leurs noms de famille) ont défendu l'Ordre au cours d'une entrevue à Cookshire-Eaton. Une caméra vidéo était braquée sur le représentant de La Presse pendant toute la durée de l'échange.

Parler à Olivier Manitara au téléphone, puisqu'il est en déplacement en Europe? Impossible. «T'appelles pas Obama par téléphone pour demander à être contacté! Faut être réaliste un peu», répond M. Marier, un homme d'affaires québécois propriétaire d'une firme de communications, acquis aux thèses d'Olivier Manitara depuis une décennie.

En entrevue, M. Marier défend son groupe avec vigueur. Selon lui, les Esséniens sont entièrement libres de leurs décisions et de leur participation aux différentes activités religieuses. Olivier Manitara est un simple «archevêque» qui peut former des prêtres de l'Ordre, rien de plus.

SUR LE RAPPORT DE LA MIVILUDES ET LES «THÈSES APOCALYPTIQUES»

«C'est de la pure, pure invention. Ils nous ont même pas parlé ou interviewé. Ils se fient sur du ouï-dire.» [...] La France veut «vraiment contrôler les gens et que les gens soient restreints dans un cadre comme le gouvernement le veut. Liberté, fraternité, égalité? C'est pas ça du tout.»

- Pier-Antoine Marier

SUR LE RÔLE D'OLIVIER MANITARA

«C'est vraiment l'archevêque. C'est quelqu'un qui donne un enseignement de base et qui peut même enseigner aux prêtres esséniens. C'est comme un évêque qui est capable de former des prêtres catholiques. C'est quelqu'un qui a un haut niveau de maîtrise de son enseignement. Qu'il y ait des gens qui ont besoin d'un maître spirituel, ça, il y en a toujours et il y en aura toujours. Qu'il y ait des gens pour qui c'est l'équivalent du Christ, peut-être, mais moi, je le connais depuis 20 ans, et il boit du coca comme tout le monde.»

- Guilhem

SUR LES REVENUS DE L'ORDRE DES ESSÉNIENS

«Pour faire un éco-village, ça prend quand même des moyens au départ. C'est 1,3 million de dollars [de revenus en 2013], vraiment? En tous cas, on ne les voit pas passer. On voit surtout passer les factures.»

- Guilhem

SUR LES TECHNIQUES DE VENTE

«On n'a même pas un bon service commercial. Si on était une compagnie, on serait nuls en marketing, honnêtement. On a beau avoir plein de documents sur internet...»

- Guilhem

SUR L'INTÉGRATION À COOKSHIRE-EATON

«On est un gros apport économique pour la ville, 200 000 à 300 000$. Quand on parle du IGA, les coiffeurs, l'essence. C'est intéressant. On a au moins 25 lettres de commerçants qui nous accueillent, qui veulent qu'on soit là et qu'on reste là. C'était une ville quasiment morte ici»

- Pier-Antoine Marier

SUR LA DÉFINITION DU MOT «SECTE»

«Une secte, c'est des gens qui ont des objectifs communs, des buts communs, une éthique commune, une philosophie commune et qui veulent s'associer pour faire de leur association une oeuvre qui va être bien définie. Les maîtres électriciens du Québec, c'est une secte, l'association des plombiers, c'est une secte parce qu'ils sont unis ensemble dans un but commun et dans un idéal commun. [...] Si on regarde les avocats, c'est une secte. Le Barreau, c'est une secte.»

- Pier-Antoine Marier

SUR LES EX-ESSÉNIENS DÉÇUS PAR LEUR EXPÉRIENCE

«Il y a un moment donné où il faut une responsabilité individuelle aussi. Ça devient dangereux quand la société prétend protéger les individus d'eux-mêmes, surtout dans le domaine de la psychologie, de la spiritualité et de la croissance personnelle. C'est très vicieux comme processus.»

- Guilhem