Un coroner qui a enquêté sur la mort d'un travailleur agricole foudroyé en 2012 à Saint-Rémi recommande que les propriétaires de fermes forment mieux leurs employés sur les risques de la foudre. Des mesures que l'Union des producteurs agricoles (UPA) dit avoir déjà prises avant même l'intervention du coroner.

Le 17 juillet 2012, vers 16 h 30, le ciel s'est rapidement assombri et s'est mis à gronder au-dessus des terres agricoles au sud-ouest de Montréal. Un groupe de travailleurs cueillait des laitues chez un important maraîcher du rang Sainte-Thérèse, à Saint-Rémi.

Quand l'orage s'est approché d'eux, les travailleurs ont été avisés par leur superviseur de regagner l'autobus qui les avait emmenés au champ, et qui se trouvait à une centaine de mètres.

Jorge Humberto Valencia, 64 ans, faisait partie du groupe. Alors qu'il marchait vers le bus avec sa pioche, la foudre s'est abattue sur lui. Il s'est effondré et n'a jamais repris connaissance.

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Le coroner Yves Lambert s'est penché sur cette triste histoire.

Il écrit dans son rapport que «la foudre peut frapper même lorsqu'il s'agit d'une petite cellule orageuse et souvent sans qu'il ne pleuve. [...] Dès qu'on est en mesure d'entendre le tonnerre, l'orage est assez près pour que la foudre frappe.»

Un véhicule est un bon endroit pour se cacher, souligne-t-il, et on doit rester à l'abri jusqu'à 30 minutes après le dernier grondement de tonnerre.

Il recommande à l'exploitant agricole chez qui le drame est survenu d'«identifier une personne responsable de lancer l'avis d'évacuation du champ dès l'apparition d'une cellule orageuse ou de tonnerre. Qu'une procédure de rapatriement des travailleurs en cas de menaces orageuses soit établie. Que des simulations d'évacuation du champ soient pratiquées», conclut-il.

L'Union des producteurs agricoles (UPA) dit avoir pris des mesures pour sensibiliser les agriculteurs, avant même la publication de ce rapport.

«Ce décès a créé un certain remous chez nos producteurs. On ne trouvait pas de cas semblable dans le passé», indique le responsable de la prévention à l'UPA, Denis Roy.