Le maire de Mascouche a fait face à ses citoyens, mercredi. Pour la première fois depuis qu'il a été accusé de fraude et de corruption, Richard Marcotte a présidé la séance du conseil municipal du début à la fin, et a même répondu à certaines questions.

Richard Marcotte a fait son entrée dans une salle du conseil beaucoup moins hostile que lors des deux autres séances auxquelles il a assisté après son arrestation, en avril. Les citoyens n'ont pas fait de tapage, n'ont pas crié, comme s'ils voulaient s'assurer que le maire ne trouve pas un prétexte pour s'esquiver de la rencontre.

Quelques huées, sans plus, ont été entendues lorsqu'on a abordé les points du jour concernant le déneigement des bornes d'incendie et l'avenir du service de police de la ville.

Après la période de questions des citoyens, Richard Marcotte a clos la séance du conseil municipal. Pourtant, il s'était engagé à répondre à une question qui ne figurait pas à l'ordre du jour: pourquoi vous ne démissionnez pas?

Quelques personnes ont quitté la salle, mais le chef de l'opposition s'est rapidement dirigé vers l'avant pour exiger cette dernière réponse.

«Tous les citoyens au Québec ont le droit à la présomption d'innocence, a déclaré le maire. Deuxième chose, j'ai toujours respecté, et je respecterai toujours, nos institutions. J'ai collaboré avec les instances judiciaires... Oui, je vais exercer mes fonctions de maire jusqu'en octobre 2013, cela conformément aux élections», a-t-il ajouté avant de quitter la salle.

Le PQ promet une tutelle

Plus tôt en après-midi, deux candidats péquistes de la région se sont engagés à placer Mascouche sous tutelle si d'autres séances du conseil municipal sont perturbées, comme lundi dernier. Stéphane Bergeron, candidat dans Verchères, et Diane Hamelin, candidate dans Masson, ont promis de confier l'administration de la ville à la Commission municipale du Québec (CMQ). «C'est une situation préoccupante, et on a l'impression d'assister à un véritable cirque dans une municipalité qui est devenue complètement dysfonctionnelle, a déclaré M. Bergeron. Je pense qu'il était temps que quelqu'un décide de poser des gestes.»

Si la ville est placée sous tutelle, Richard Marcote pourra tout de même continuer à occuper son poste. Le Parti québécois (PQ) compte cependant déposer un dossier au procureur général dans le but d'obtenir un mandat d'inhabileté. Si le procureur décide de porter la cause devant les tribunaux, un juge devra trancher quant à la suspension du maire.

La promesse du PQ n'a toutefois pas semblé ébranler Richard Marcotte. Questionné sur le sujet par les journalistes à son arrivée au conseil municipal, il s'est contenté de répondre que le dossier du train de banlieue était plus important.

Jusqu'à aujourd'hui, Stéphane Handfield, chef de l'opposition, était déçu de constater qu'aucun parti ne s'était prononcé sur la situation de Mascouche depuis le début de la campagne électorale. Son opinion a quelque peu changé. «Il y a au moins un parti qui, pendant la campagne, propose une position claire, a-t-il dit. Le 4 septembre, si le PQ est au pouvoir, à Mascouche, le statu quo, ça ne sera pas une solution. Le conseil va continuer à siéger et à prendre des décisions, mais sous la supervision de la CMQ. Et eux, ils vont suivre ce qui se passe.»