Les vacances des Fêtes ont déjà vu 12 Québécois mourir sur les routes, 5 de plus que pour tout le congé de l'an dernier.

Un fait étonnant cependant, qui pourrait être interprété comme une petite bonne nouvelle se cachant derrière la mauvaise: ces drames ne semblent pas avoir été causés par la conduite avec facultés affaiblies, qui est pourtant parmi les causes habituelles d'accidents pendant cette période festive.

Toutes ces morts sont ainsi survenues dans le cadre de 10 accidents distincts depuis le 23 décembre.

Ce jour-là, un jeune homme de 20 ans a perdu la vie sur la route 137 près de Granby, alors qu'une femme de 23 ans a péri à Lévis, au sud de Québec. Plus tôt dans la journée, c'est un homme de 30 ans, à Léry, près de Châteauguay, qui a trouvé la mort. Tous trois ont perdu la maîtrise de leur véhicule sur des chaussées enneigées ou glissantes.

Toujours le 23 décembre, un conducteur de 54 ans, probablement en raison d'un manque d'attention, a été happé par un autobus sur la route de Tadoussac à Saint-Fulgence, au Saguenay. Deux autres personnes ont été tuées le jour de Noël, à Sainte-Anne-du-Sault, dans le Centre-du-Québec, ainsi qu'à Grenville-sur-la-Rouge, dans les Laurentides.

Le lendemain, c'est un motoneigiste circulant sans casque sur la route 155 près de La Tuque, en Mauricie, qui a été happé par un camion.

Tôt le matin du 27 décembre, deux femmes ont péri après avoir perdu la maîtrise de leur véhicule sur des chaussées peut-être glissantes, à Saint-Liboire et à Sainte-Angèle-de-Monnoir, en Montérégie. Un lourd bilan auquel s'est ajoutée la mort du couple montréalais dont le camion est tombé d'un viaduc avant d'être happé par un train, mercredi après-midi à Montréal.

Mercredi en début de soirée, une femme s'est fait heurter mortellement par une voiture sur la route 117 à Mont-Laurier. L'alcool et la vitesse n'étaient pas en cause. L'agente Geneviève Bruneau, porte-parole de la Sûreté du Québec, a analysé ces statistiques. D'abord, même s'il y a très peu de neige au sol en ces vacances des Fêtes, les mauvaises conditions météorologiques ont joué un rôle dans la majeure partie des accidents.

Adapter sa conduite

L'alcool ne semble toutefois pas en cause, note la Sûreté du Québec. «On pourrait dire que c'est la bonne nouvelle dans la mauvaise», dit l'agente Bruneau.

Le nombre de conducteurs prenant le volant avec les facultés affaiblies par l'alcool ne semble pourtant pas diminuer.

«Lors de notre grande offensive contre l'alcool au volant, le premier week-end de décembre, nous avons fait 67 arrestations en deux opérations qui ont duré neuf heures. C'est beaucoup, car en moyenne au Québec, on arrête 22 personnes par jour pour facultés affaiblies au volant», explique-t-elle.

«Nous espérons maintenant que le bilan ne s'alourdira pas trop. Le plus gros week-end arrive. On recommande aux gens d'être très prudents et surtout d'adapter leur conduite aux conditions routières», dit-elle.

À Opération Nez rouge, on qualifie de «bonne nouvelle» le fait que l'alcool n'ait pas fait de victimes sur les routes en ce long congé. Le nombre de leurs raccompagnements a très légèrement augmenté cette année, avec 51 585 en date d'aujourd'hui.