Les 33 mineurs coincés sous terre au Chili trépignent sans doute d'impatience. Dans quelques jours, ils embrasseront enfin leurs familles. Mais pour certains d'entre eux, cette perspective est peut-être un brin... angoissante.

En effet, pendant que les mineurs comptaient les jours, d'amères disputes ont éclaté à 700 mètres au-dessus de leurs têtes. Dans le campement érigé pour les familles, des maîtresses ont planté leurs tentes à côté de celles des épouses légitimes. Elles partagent leur angoisse... ou s'intéressent aux généreuses promesses d'indemnisation du gouvernement chilien.

Les tensions sont vives. Le mois dernier, une épouse s'est même carrément jetée sur la maîtresse de son mari. Selon des témoins cités dans plusieurs médias, les deux femmes ont dû être séparées par des secouristes.

«Pour chaque mineur, il y a parfois trois familles à prendre en compte», disait en septembre Pamela Leiva, travailleuse sociale au campement, à l'Agence France-Presse. «Pour les comprendre, nous devons creuser la vie des mineurs avant l'accident.»

Ces imbroglios amoureux résultent, pour beaucoup, d'une législation rigide sur le divorce. Très religieux, le Chili est le dernier pays occidental à s'être doté d'une loi autorisant la dissolution du mariage... en 2004! Comme bien d'autres Chiliens, certains mineurs vivent donc avec la même femme depuis des années tout en étant encore officiellement mariés à une autre.