On a la mémoire courte dans l'entourage de Jean Charest. Après l'opération Marteau, c'est l'opération Marton qu'on aurait pu lancer pour répondre aux demandes d'enquête publique, au lieu de s'en prendre pendant deux jours à Claude Blanchet, le conjoint de Pauline Marois.

Tout le monde dans la classe politique se tient loin de Tony Accurso de nos jours, comme s'il avait la peste. Pourtant, tout le monde a fait des affaires avec lui ou ses associés.

Les libéraux sont les plus ciblés parce qu'ils sont au gouvernement, mais MmeMarois me pardonnera de lui rappeler qu'il fut un temps où le PQ faisait copain-copain avec M.Accurso.

Le meilleur exemple est celui du contrat de 110 millions$ accordé au consortium J.E. Verreault et Marton construction, en 1997, pour la construction de 12 centres hospitaliers de soins de longue durée.

«Contributions 101»

Marton construction, c'était MAR pour Marcel Mélançon, le grand collecteur de fonds du PQ, et TON pour Tony Accurso. Dans son rapport d'enquête sur Groupeaction, le juge Jean Moisan avait cité un extrait du cours de «contributions 101» donné par Mélançon à Jean Breault, un acteur principal du scandale des commandites.

«On peut regarder passer l'avion, on ne va nulle part. Pour voyager, il faut acheter un billet. Si on choisit la première classe, on obtient plus de confort qu'en classe économique...»

Le contrat de 1997 avait été accordé à Marton sur invitation par la Corporation d'hébergement du Québec, qui relevait du ministère de la Santé, dirigé alors par Pauline Marois.

La Corporation des entrepreneurs généraux avait protesté jusqu'en Cour supérieure, et réclamé que le gouvernement fractionne ce contrat entre plusieurs compagnies.

Le gouvernement plaidait l'urgence pour agir ainsi, mais, 18 mois plus tard, un seul centre avait été construit. Qui plus est, la gérance des projets avait été accordée au même groupe Verreault-Marton, au coût de 2,5 millions$. Trois ans plus tard, de nombreux ajouts au contrat initial avaient fait grimper la facture à 15 millions$. Interrogée à l'Assemblée nationale en mai 2000, la ministre Marois avait promis de faire des vérifications.

On a conclu que tout avait été fait selon les règles de l'art...

Parizeau chez Guy A.

Jacques Parizeau ne recule devant rien pour attirer l'attention sur le livre qu'il lancera le 16novembre sur la souveraineté du Québec. L'ancien leader péquiste donnera la primeur de son ouvrage à Guy A. Lepage lors de l'enregistrement de Tout le monde en parle, le 12novembre. L'émission sera diffusée le 15 au soir, et le lancement officiel se fera le lendemain à Montréal et le mercredi18 à Québec, moins de trois jours avant le Conseil national du PQ, à Montréal.

L'ouvrage ne devrait pas faire dans la dentelle, puisqu'il a été écrit en collaboration avec l'auteur Robin Philpot, qui a publié plusieurs livres controversés, dont Ça ne s'est pas passé comme ça à Kigali, qui jetait des doutes sur le témoignage de Roméo Dallaire au Rwanda.

En collaboration avec l'ancien journaliste Normand Lester, Philpot a également publié Les Secrets d'Option Canada, un organisme financé par Ottawa, qui a contribué aux initiatives du camp du Non pendant la campagne référendaire.

Le livre de M.Parizeau doit faire le point sur «la souveraineté d'hier, d'aujourd'hui et de demain», a expliqué un représentant de la maison d'édition, en ajoutant que l'auteur expliquera «à quoi on devrait passer dans un futur rapproché».

Voilà la question! Que faire pour mener les Québec vers le grand jour?

Si M.Parizeau a la recette, il y aura là un beau succès de librairie...