Le National Post, l'un des deux seuls quotidiens nationaux au Canada, sera contraint de cesser ses activités après demain à moins que ses activités soient transférées à une autre société de portefeuille, a fait savoir la société mère du journal, Canwest Global Communications.

«La National Post Company n'a jamais généré de profits et elle continue de subir d'importantes pertes d'exploitation», a précisé Canwest, qui se trouve sous la protection de la loi sur les faillites. Ces renseignements se trouvent dans des documents soumis au tribunal. Canwest souhaite obtenir la permission du juge de transférer le journal à Canwest Ltd. Partnership, qui détient les autres activités de Canwest dans le secteur des journaux et qui n'est pas en faillite.

Une audience doit avoir lieu à ce sujet aujourd'hui à Toronto.

Le National Post a subi des pertes totales de 62,4 millions de dollars au cours des quatre dernières années avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement, a indiqué John Maguire, directeur financier de Canwest. Le journal doit 193,1 millions à Canwest Media Inc., société qui détient les activités de Canwest dans le secteur de la télévision et celui d'internet et qui fonctionne aussi sous la protection de la loi contre les créanciers, a dit M. Maguire.

Depuis mai dernier, les créanciers ne sont pas intervenus pour empêcher la société de couvrir les pertes au National Post, a précisé Canwest, entreprise dont le siège se trouve à Winnipeg. Mais les créanciers ne permettront pas que le financement se poursuive au-delà du 30 octobre, a ajouté la société.

«Il est douteux que le National Post puisse poursuivre ses activités» une fois que le financement sera bloqué, a soutenu Canwest. La conséquence serait la fermeture du National Post et la perte d'emplois qui s'ensuivrait pour les employés de National Post Company.»

Le transfert du National Post à Canwest Partnership permettrait de réduire les coûts que le journal doit absorber et qui autrement devraient être épongés par la société de portefeuille, a dit M. Maguire. Et une fermeture du journal ferait pâtir d'autres filiales de la société, a-t-il ajouté.

Sans l'équipe de journalistes du National Post, la société de portefeuille, qui publie 12 quotidiens dont la Montreal Gazette, le Vancouver Sun et l'Ottawa Citizen, serait contrainte d'ouvrir un bureau à Toronto au coût d'environ 500 000$, selon M. Maguire. Les services d'impression et de distribution que le National Post achète d'autres entités de la société atteindront 11,6 millions au cours de l'exercice financier 2010 se terminant le 31 août, a-t-il précisé.

Selon les documents soumis à la cour, le National Post compte sur un lectorat moyen d'environ 1,1 million par semaine. Le journal a subi sa pire perte annuelle en 2001, soit 65 millions, et il en a subi d'autres au cours des quatre dernières années.

Le Globe and Mail, qui appartient à CTVglobemedia Inc., de Scarborough, en Ontario, est l'autre journal national. Le National Post est aussi en concurrence avec le Toronto Star, un journal distribué principalement en Ontario, mais qui compte le plus grand lectorat au pays.

Le National Post a été créé par Conrad Black, ancien président de Hollinger International, qui purge une peine d'emprisonnement de six ans et demi pour fraude dans une prison floridienne. Black avait vendu ses journaux canadiens à Canwest en l'an 2000 au prix d'environ 3,2 milliards CAN.

En plus du National Post, Canwest exploite CanWest Television, qui comprend Global Television, MovieTime, DejaView et Fox Sports World.